dimanche 29 décembre 2019

2019 adorables

L'année 2019 étant une période de migration pour les Pigeons et Corbeaux, nous aurons fait au mieux pour suivre la délirante production musicale. Il n'est pas impossible que nous ayons raté des sorties cruciales et, comme chaque année, des bijoux parus en 2019 ne se dévoileront pas avant plusieurs mois ou années. Cette liste n'est qu'un instantané subjectif. Tu pourras y trouver des albums sans support physique, pas beaucoup car on reste très attachés à nos chères rondelles.
Nous avons intégré à la liste des rééditions ou des compilations parues en 2019, même si les versions originales ont parfois plus de trente ans. Certains disques paraissent encore tellement actuels. Il me semble aussi important de souligner les efforts de passionnéEs pour dépoussiérer des merveilles introuvables.
Comme l'année dernière, la liste sera divisée en deux parties présentant chacune vingt-cinq disques, en priorité des albums. Tu noteras la présence solide de la scène locale : A Gethsémani, Berceau Des Volontés Sauvages, Meager Benefits, Constance Chlore, Computerstaat et Rien Virgule intègrent la première liste.
Pour finir, tu remarqueras peut-être l'absence de plusieurs favoris dont les opus 2019 nous ont quelque peu déçus. Parmi eux, Drab Majesty, Ritual Howls, Frustration, Pleasure Leftists, Dancing Plague, Night Sins, Boy Harsher, ont édité des albums pas vraiment inspirants quand d'autres artistes nous scotchaient au plafond. Déceptions et bonnes surprises.


1 - Rosetta Stone ‎– Seems Like Forever (Cleopatra)



LA bonne surprise 2019, le retour improbable, le gars qui fait son "meilleur" disque loin dans sa carrière, après avoir quand même sorti quelques merdasses technoïdes presque inécoutables. Et bim ! une vengeance glacée et dansante, disque qui s'écoute sans fin.
On en avait déjà parlé en juillet, ici même.



2 - Victrola ‎– Born From The Water / Demos 1983-1985 (Dark Entries)


Cette compilation de démos est une autre belle surprise de l'année. Douze titres calés sur un double LP tout confort, darkwave si tu veux, hits à la pelle, le disque revient sans lasser sous la pointe du diamant. Indispensable



3 - Housewives ‎– Twilight Splendour (Blank)


Les Anglais s'y connaissent en post-punk. C'est rien de le dire et ça se vérifie encore avec le troisième album des Housewives. C'est un disque singulier, qui m'évoque autant Magazine que les Swans. Brillant !



4 - Diät ‎– Positive Disintegration (Iron Lung, Blackest Ever)


Le vent australien souffle toujours sur la planète P&C. Ce disque dépasse mes attentes déjà élevées, ou comment un favori assume son statut avec aplomb, sans concession ni reniement. 



5 - Stockhaussen ‎– XXI (Infravox)


Un autre troisième album qui vient dépasser ces prédécesseurs : prise de risque supérieure, aventure intérieure. La darkwave minimale dépassée, certains morceaux sonnent très classiques, avec un beat dance assumé, d'autres comme ce Face Of God se laissent attraper moins facilement. 
Enregistré à Mexico, paru au Pérou, mais distribué en Europe par Young And Cold, tu n'as plus d'excuse pour ne pas succomber au charme de Angel Kauff.



6 - Institute ‎– Readjusting The Locks (Sacred Bones)



Nous scrutons tous les albums d'Institute avec attention et à raison : ce nouvel album me rappelle les Buzzcocks et Wire dans sa simplicité et son acidité. Le disque se joue bien fort, sans temps mort. Parfait ! Espérons qu'il ait une suite. 



voir aussi : Institute - Catharsis

7 - A Gethsémani ‎– Âme Triste (Tunnel Vision)


Comme un bon fan de la scène dark française (Asylum Party, Fall Of Saigon, etc.), j'espérais un jour une édition vinyle d'Âme Triste, la cassette confidentielle parue en 1987. Le résultat dépasse mes espérances, même si la face B s'étire un peu en longueur. La face A est juste magnifique pour les amateurs de synthé minimal.



8 - Der Blaue Reiter ‎– Epitaph Revisited (Dead Wax)


Très bonne idée de réenregistrer Epitath, l'unique production de Der Blaue Reiter. Cette compilation de démos d'origine italienne éditée par Dead Wax en 2016 a donc trouvé une suite. L'exercice était périlleux, mais Stefano Tirone s'en est admirablement sorti. La réinterprétation est d'autant plus mystifiante que les vocaux originaux ont été mixés à de nouvelles prises de synthés et de guitares. Un goût de remix, très inspiré.


9 - Dark Day ‎– Darkest Before Dawn (Dark Entries)



La première incursion du groupe de Robin Crutchfield dans le monde du neofolk date de 1989 avec cet album édité pour la première fois en vinyle cette année. Le disque explore également des galaxies synthétiques plus proches du classique Exterminating Angels. Beauté.


10 - A Culture Of Killing ‎– The Feast Of Vultures, The Cry Of A Dove (Tape Or Die)


L'Italie décidément à l'honneur cette année, le second album de A Culture Of Killing ‎ajoute une touche peace punk à cette liste. Je trouve les lignes de grattes particulièrement redoutables. L'édition en cassette a le mérite d'exister, mais j'aimerais beaucoup voir une version vinyle des deux albums.


11 - Berceau Des Volontés Sauvages ‎– Seuil (Altaar)


Quand un ex-Iscariote se débarrasse des gimmicks hardcore et se recentre sur l'instinct, l'ombre et la lumière, cela peut donner des objets primitifs comme ce Seuil. Passionné de films, Fabien Thévenot propose donc avec son compère Alban Jamin une incursion en terre cinématique, évite l'écueil de la stérilité et de l'ambition virtuose, pose un disque intéressant, dans une lignée kraut, mais pas seulement. 


12 - R.M.F.C. ‎– Hive Vol. 1 & 2 (Erste Theke Tonträger)


Second bouquet australien cette année, le chouette label allemand Erste Theke Tonträger a eu la bonne idée de compiler les deux cassettes sur une galette. Du bedroom punk aux accents garage, aux lignes impeccables, fonce dans la nuit, poursuivi par les fantômes de Useless Eaters et de Jay Reatard.


13 - Rosk ‎– Remnants (Pagan)


Sur les conseils du copain Jessy, j'ai décidé de prendre un coup de frais en fin d'année. Rien d'étonnant à ce que cet album paraisse en décembre, il suffit de fermer les yeux pour voir la neige tomber. Le disque est une belle réussite aussi bien visuelle que sonore, le gatefold rempli d'illustrations très jolies comme tout.


14 - The Serfs ‎– Sounds Of Serfdom (Detriti)


Il se passe toujours quelque chose chez Detriti, le label est à surveiller comme le lait de soja sur le feu. Parmi les sorties 2019 de Davide, j'ai choisi le LP de The Serfs. Leur démo cassette (2019 également) aurait sans doute fini dans cette liste. On frise la perfection coldwave par moment. J'adore ce Ringing The Changes qui n'était pas sur la cassette.


15 - Solanaceae ‎– Solanaceae (Heiðrunar Myrkrunar)


Edition vinyle très attendue d'un joyau neofolk produit en 2008 par Kim Larssen (Of The Wand & The Moon), le disque file direct dans la liste des adorables. C'est un album qui s'écoute sans fin, en boucle. Rien que le titre qui ouvre l'album vaut son pesant de chuchotements Forseti. 


16 - Meager Benefits ‎– Crawling (Solange Endormie)


Belle surprise de fin d'année que ce Crawling en provenance de Bordeaux. A l'instar d'un Rhume Carabiné, ce projet solo se renouvelle en puisant dans différents styles et en les alliant avec goût. L'album, varié et bien produit, ne tombe donc pas dans le piège de la linéarité, de la monotonie. Je me demande si ce n'est pas le truc le plus proche des godfathers Cure que j'ai entendu cette année.


17 - Slender ‎– Time On Earth (La Vida Es Un Mus)


Le label de Paco est aussi un habitué des domaines P&C puisqu'il n'hésite pas à s'écarter des stéréotypes pour présenter des merveilles comme The Astronauts ou Escroto De Rata.
La démo de Slender ne m'avait pas laissé un souvenir impérissable, mais après l'écoute de cet album je suis revenu dessus. Rien d'aussi extravagant que Time On Earth cependant, qui ratisse dans tous les coins de la bonne musique, du peace punk au kraut en passant par le post-punk


18 - Constance Chlore ‎– Constance Chlore (Simple Music Experience, Et Mon Cul C'est Du Tofu?, Kess Kill)


Il y a toujours un petit air d'EBM dans nos listes. On ne se refait pas. Découverte récente, la cassette de Constance Chlore marie les rythmes dansants aux synthés glacés et ça marche carrément bien. L'album est inégal mais contient ses morceaux de bravoure.


19 - Doric ‎– A Distorted Reality (Infravox)


Déjà plusieurs albums au palmarès de Stathis Leontiadis, dont le très chouette Over Mentality sur Fabrika. Le nouvel opus est dans la même lignée, synth pop new wave élégante, à la John Foxx, ou plus près de nous Martial Canterel.


20 - Computerstaat ‎– In The City (No Reason, Trou Noir Disques)


J'attendais un disque de Plomb, qui n'est pas venu. A la place et sur les conseils d'un fan de Kimmo, j'ai posé les oreilles sur l'album de Computerstaat ‎et l'ai trouvé à mon goût. La recette procède d'une équation simple : bruit + mélodies = musique. L'essence même du punk.


21 - High Marks ‎– Sister Shadow (Persistent Midnight)


Le projet de Drew Haddon continue de nous offrir des perles noires. Depuis Rare Distance, j'écoute toutes ses productions avec attention et celle-ci dépasse les précédentes grâce au hit darkwave Deeply Distorted States qui te fera danser au bout de la nuit.


22 - Rien Virgule ‎– Le Couronnement Des Silex (Zamzam, Permafrost, La République Des Granges)


Ne Rien faire comme les autres, Virgule. 



23 - Current Affairs ‎– Object & Subject (Tough Love)


Une sorte de super groupe écossais lâche en 2019 un album réjouissant. Current Affairs est composé d'ex-Cosmic Dead, Kaspar Hauser, Shopping, Anxiety, rien que du beau linge. Ils ne révolutionnent pas la musique, s'en tiennent plutôt aux fondamentaux. Le premier morceau est une petite bombe, le reste est à l'avenant. 


24 - ISS ‎– Alles 3rd Gut (Sorry State)


De grands habitués des lignes P&C, ISS et autres comparses Whatever Brains remettent le couvert sur un label extrêmement recommandable. J'aime bien les incursions hors du territoire garage, le côté lo-fi, je bricole en nu-pieds. 



Voir aussi : Whatever Brains - 4LP

25 - This Is The Bridge ‎– In The Strangled Air (Tonn)


Pour finir la première partie, monsieur Richard Anderson avec une de ses productions de l'année, qui n'a pas connu la joie de recevoir (encore) un support physique. L'album flotte donc dans les limbes d'un cloud quelconque, toujours rempli ras-la-gueule d'une darkwave savamment orchestrée. 





A suivre...




mardi 24 décembre 2019

UK Decay ‎– For Madmen Only

Si je faisais aujourd'hui une mixtape avec du post-punk goth britton des années 80, j'y mettrai assurément du UK Decay au milieu des Bauhaus, Theatre Of Hate, Fad Gadget et autres Sisters. Le premier album, chargé ras la gueule des hits sombres que tu as sans doute gardés enfouis dans ta mémoire, n'a pas pris une ride. Il est même terriblement actuel. Et quelle belle pochette !


Les accents de Steve Abbott rappellent ceux de Peter Murphy, la confusion entre les deux est possible. Les lignes de guitares fluides et froides s'inscrivent dans le paysage 1981 en contrepoint dans la funky disco qui martyrisaient les charts. La tribalisme de la batterie annonçait la pornography à venir.


Certains titres viennent chatouiller le Zounds, le Wire et le Mob, entre autres, pour donner une consistance particulière à cette œuvre essentielle, manipulant les explosifs punk façon Crass.


For Madmen Only, unique album édité par le groupe dans les années 80, a connu une suite en 2013 avec New Hope For The Dead, un disque qui mérite une oreille ou deux, sans atteindre les sommets de son ainé. Après s'être dispersés dans les non moins fabuleux In Excelsis ou Furyo, que je recommande, les membres de UK Decay se sont retrouvés pour jouer et ils viennent de fêter les quarante ans du groupe. Joyeux anniversaire gentlemen ! (Ph)



dimanche 8 décembre 2019

Les Thugs ‎– I.A.B.F.

Avec Still Hungry Still Angry, le I.A.B.F. des Thugs a modifié la donne du punk franchouille du début des années 90, là où le mouvement "alternatif" dominait en masse. Pas de oi dans les influences, pas d'accordéon, un chant en anglais assumé, de quoi dénoter dans un univers fait de Bérus, de Rats, de Garçons Bouchers et de Mano Negra, sans oublier les nantis VRP, Négresses en couleur, Ludwig, Sheriffs, Gogol... Les Thugs proposaient une autre forme de DIY, plus international, dans lequel je me reconnaissais davantage.



Après l'achat de la chouette réédition proposée par Frank Frejnik sur son label Nineteen Something, j'ai décidé d’inscrire les Thugs dans l'onde Pigeons & Corbeaux, pour plusieurs raisons : d'abord l'importance des Thugs dans cette scène française décomplexée (coucou les Burning Heads !) face à la langue anglaise, puis l'actualité avec la sortie de l'album de Lane, groupe qui prolonge les aventures des frères Sourice, enfin, le principal argument, la persistance des certains des morceaux des Thugs comme classiques éternels.



Voilà ta mémoire peut-être en partie rafraîchie, prête à recevoir une seconde dose. (Ph)



dimanche 17 novembre 2019

The Normal ‎– T.V.O.D. / Warm Leatherette

En écoutant le Cocaine Champagne de Tom Wu, j'ai eu la sensation étrange d'y entendre une nouvelle version de Warm Leatherette. Une version aussi éloignée que la reprise qu'avait pu faire Grace Jones dans les années 80. Cela dit en passant, ça montre encore une fois que les liens étroits entre le monde de la mode et le punk ne datent pas de l'expo So Punk Rive Gauche au Bon Marché.


T.V.O.D. / Warm Leatherette est un single paru en 1978, unique production de The Normal, aka Daniel Miller, fondateur du label Mute. Depeche Mode anyone? Danse industrielle, T.V.O.D. se joue en face A mais je lui ai toujours préféré la face B. 

Warm Leatherette représente à lui seul la définition d'un son cold et indus, minimaliste, précurseur de tendances techno et electro au même titre que les productions de Suicide ou de Cabaret Voltaire, et plus tard Ministry, ou aujourd'hui Tom Wu.


Dire que le DJ des radios nationales jouait ce morceau dans des émissions grand public... ça fait bien longtemps que je n'ai pas entendu ce morceau d'histoire sur un quelconque média.

Je me demande si Daniel Miller a produit d'autres maquettes à l'époque. Un album Live de The Normal est paru en 1980. C'est une pièce à écouter pour les curieux  (Ph)



mardi 29 octobre 2019

Tom Wu ‎– All You Want

Le premier album de Thomas Wühr est passé complètement sous le radar P&C l'année dernière. Il aurait pourtant eu toute sa place dans les favoris de 2018. C'est une pièce d’orfèvrerie comme seuls les batteurs peuvent en créer : une petite dizaine de titres, tous originaux, enregistrés avec une dynamique très 80's. Très Tubeway Army.


Le groove synthétique décape le plancher dès les premières notes du disque. Au second morceau, le dance-floor s'enflamme. Les pieds brûlent. On écarquille les oreilles.


Quelques similitudes avec Rhume Carabiné apparaissent au fil de l'album, une science du fourre-tout au service de chansons savamment équilibrées qui renouvellent un genre facilement sclérosé. Rien de plus facile que de proposer une darkwave stérile. Tom Wu a décidé de bousculer les codes. Il propose un clip osé et légèrement psychédélique. Hot hot hot!


Tu trouveras le disque en vente sur le site du label, Cut Surface à Vienne, Autriche. Plein d'autres délicatesses à écouter sur place, en particulier la cassette de Wrong Body qui se retrouvera sans doute dans les listes P&C de fin d'année. (Ph

samedi 12 octobre 2019

Der Blutharsch ‎– The Pleasures Received In Pain

Disque à la cinématique extrêmement puissante, varié comme la bande originale d'un Kubrick, The Pleasures Received In Pain constitue une porte d'entrée parfaite à l'univers de Albin Julius. Entre folk et rock psychédélique, on navigue et on respire, de transes martiales en nappes étranges.


Paru en 1999, ce joyau neofolk se déroule en treize actes, sans titre. Pas de déchet, le disque est quasiment parfait. Je pourrais le jouer non stop plusieurs heures.


Ma sélection personnelle chez Der Blutharsch inclus aussi l'album éponyme de 1996, The Track Of The Hunted (2000) et Time Is Thee Enemy! (2003). Coup d'oreille obligatoire si tu vénères Laibach, Einstürzende Neubauten ou Neurosis. (Ph)








samedi 28 septembre 2019

Computerstaat ‎– In The City

Un vieux fan de Pregnant / Kimmo m'a averti il y a quelques mois de la sortie de cet album qui, parait-il, joue dans ma cour. Je dis "vieux" sans état d'âme, on a le même âge lui et moi ! Monsieur Bucheron avait l'air sûr de son coup et, en effet, j'ai vite accroché à ce disque au point de le commander aussitôt via la toujours active France Pue à St Etienne. Ultra DIY local scene 2019.


Facile de raccrocher le disque à d'autres sorties récentes de l'hexagone, de Plomb à Catalogue en passant par Delacave, Heimat et Frustration. Liste non exhaustive. Computerstaat me semble cependant porter des influences originales, pour ne pas dire improbables. Après une vingtaine d'écoutes, j'en viens à situer cet album quelque part entre les B-52's et le Sonic Youth des débuts, avec une pincée de Devo pour faire le lien.



Au delà de toutes ces références, je trouve que le disque se tient bien, sans temps mort ou presque. Le choix de deux titres à présenter correspond à deux clips disponibles qui reflètent une partie seulement de l'album. Je t'encourage à visiter leur bandcamp où tu pourras aussi entendre leur précédent EP. (Ph)



samedi 21 septembre 2019

Twisted Nerve ‎– Séance

J'ai eu récemment le plaisir de constater que Twisted Nerve allait jouer lors d'un festival organisé par Bat-Cave productions en Pologne. The Mob et Twisted Nerve sont sans doute les deux groupes 80's encore actifs que j'aimerais le plus voir sur scène. Je me payerais bien le voyage, voir si goths et vodka font bon ménage, mais je crois que je vais plus sûrement attendre une date dans le coin.


Le mini-album Séance fait toujours partie du cabinet de curiosités idéal. Un seul morceau en face A, le délicieux morceau Séance qui rappelle à la fois Bauhaus, Siouxsie et Adam Ant. Riff ultra efficace, vocaux habités, je me trémousse.


Davantage de morceaux en face B, à commencer par le génial Yes Man. Le disque file, magique. 


Dans son immense bonté, Bat-Cave a édité une discographie CD de Twisted Nerve que je n'ai pas tardé à acquérir. Les vinyles coûtent tous un peu un bras. La compilation reflète assez fidèlement le parcours du groupe, les débuts du groupe méritent aussi le coup d'oreille, tout comme l'ensemble du catalogue Bat-Cave sur lequel nous aurons l'occasion de revenir. (Ph)

vendredi 13 septembre 2019

Blitz ‎– Second Empire Justice

Il m'aura fallu près de quarante ans pour apprécier ce disque à sa juste valeur. Je me rappelle très bien avoir zappé la réédition CD sortie par Cleopatra dans les années 90. Je n'y trouvais pas le Blitz des premiers singles, All Out Attack, Warriørs, Never Surrender. Ce n'est que récemment que j'ai remis le nez sur la chose et que j'ai réalisé mon erreur. Second Empire Justice est un grand classique, au même titre que des albums au titre fameux comme 154, Movement, Empires And Dance, Jeopardy...


Qu'est-ce qui fait d'un disque un grand classique ? il y a tout un tas d'éléments mais le principal pour moi réside dans le côté inusable de la musique. Un classique, c'est un album dont on ne se lassera pas, jamais. Bien sûr, ça peut aussi être un disque influent, inspiré, original, mais finalement rien ne compte plus que le côté intemporel.
Second Empire Justice se place donc dans la collection des disques que tu peux rejouer à l’infini, sans te lasser. Je n'irai pas jusqu'à dire qu'il est tubesque, mais plutôt malin et subtil, avec des moments de grâce à chaque tour du sillon.



Si comme moi tu as commis l'impair de négliger cet album depuis sa sortie en 1983, il est temps de te rattraper. Si à l'inverse tu kiffes déjà la bête, tu vas peut-être aller te la rejouer fissa.



Tu peux même profiter de rééditions récentes de bonne facture pour optimiser l'écoute de l'engin, qui le mérite. Quel meilleur morceau que ce HKM Grey pour clore cet immense album. (Ph)




samedi 31 août 2019

Rotgut God ‎– Hope For Higher Heaven

Parmi toutes les sorties du label Funeral Party, certaines gemmes se démarquent par un son particulier. C'est la cas de la cassette de Rotgut God : expérience acoustique non-électronique, chansonnettes amères comme une bière de tourbe, pures comme la pluie du large.


Je parle de la cassette car elle est l'unique production physique du groupe, malheureusement. A ma connaissance, Kaycee Tarricone n'a rien produit depuis. Sa discographie se limite donc à plusieurs groupes et projets solo très intéressants que tu pourras découvrir en suivant les liens habituels. La musique enregistrée entre 2011 et 2015 couvre des champs étendus, de la folk noire au hardcore punk velu en passant par l'ambiant Enoesque. Le chef d'oeuvre venant ponctuer la collection, Hope For Higher Heaven (2017) se joue du soir au matin, en mode répétition.


Tu auras noté les accents neofolk à la Death In June bien sûr. Black Sun Rising. Sur d'autres morceaux, j'entends des échos de Witchcraft.


Te voilà donc contraint de chercher la bête, laquelle est assez rare, en espérant qu'une âme charitable donne à ce court album un support vinylique et que, pourquoi pas, Rotgut God nous offre une suite. (Ph)


mardi 20 août 2019

For Against ‎– December

For Against dépasse largement le cadre des étiquettes. Cinq disques emblématiques, de Echelons (1987) à Mason's California Lunchroom (1995), couvrent ou inspirent tour à tour post-punk, emo, indie rock, shoegaze, cold wave, folk... Ils sont le fruit d'un mélange entre les Beatles, les Chameleons et R.E.M., qui aurait poussé sur les basses collines de Lincoln, quelque part au milieu des champs, à mi-chemin de Chicago et Denver.
Je considère leur second album December comme le plus abouti du premier line-up du groupe. S'ils ne s'étaient pas séparés après l'enregistrement, tu connaîtrais peut-être ces morceaux par cœur. 


Ce n'est qu'en 2013, grâce à la magnifique réédition en coffret des trois premiers disques par Mike Sniper (Blank Dogs) sur son label Captured Tracks, que j'ai découvert ce groupe. La qualité des compos et la modernité, l'avant-gardisme du son qui pavait à l'avance le chemin pour toute une scène emo / post-rock encore balbutiante en 1988. La scène emo de Mineral, Jimmy Eat World, Boys Life, Christie Front Drive, etc. ne pointera son nez qu'à partir du milieu des années 90. For Against avait un temps d'avance.



J'ai donc associé For Against à d'autres innovateurs comme Dinosaur Jr et Hüsker Hü, pour te donner une idée du niveau de considération. Catégorie "incontournables".





Si ce disque t'a séduit, tu te délecteras de pratiquement toute la discographie, le groupe ne s'est essoufflé qu'à partir de Shelf Life et ses tunes poppy un peu gnangnan. Les deux albums qui ont suivi la reformation, Aperture et Mason's California Lunchroom, sont étonnamment inspirés et consistants. Ils ont été édités en vinyle pour la première fois en 2018 par Saint Marie records. Amen. (Ph)


mercredi 31 juillet 2019

This Is The Bridge - In The Strangled Air

Nous nous étions régalés à danser sur l'excellent Broken Sculptures en 2018, This is the Bridge invite à remettre le couvert avec de nombreuses galettes : vous trouverez 2 albums sur bandcamp sortis cette année, plus un EP, des compils, une réédition...  Pas eu le temps de tout digérer, mais j'ai pas mal écouté les titres de In The Strangled Air. 


L'album enchaîne morceaux dansants et titres plus ambiant. C'est bon comme un mix de Dancing Plague avec Martial Canterel. The Mayfair Set risque de vous allécher.


Dans un registre synth wave minimaliste, This is the Bridge a l'art et la manière de lécher les morceaux, de peaufiner samples, boucles et boites à rythmes, le tout agrémenté d'une très belle voix et d'un sens de la chanson très anglais. A l'image du martial Fallen Flower.
 
  
In The Strangled Air est sorti en même temps que Dancing Blind. Artwork similaire, même registre musical. On attend avec impatience un ou des supports physiques. (E.)

lundi 29 juillet 2019

Emerald Vein ‎– Land Of The Living

Dénichés récemment grâce à Systems Of Romance, blog que je ne saurais trop te conseiller, les deux albums de Emerald Vein m'ont tapé direct dans l'oreille. Subtile et habitée, la musique du sieur Young se propage dans les neurones comme un souffle frais et persistent. On rejoue les disques, souvent. 


J'ai posé mon dévolu sur le second album. J'aurais pu tout aussi bien choisir le premier. C'est le propre du choix : arbitraire, intuitif. Honnêtement, j'aime beaucoup les deux albums qui ne se distinguent pas beaucoup l'un de l'autre.
Il est temps de lâcher quelques noms en comparaison. Frankie dans son blog évoque In The Nursery, je trouve pour ma part des airs de The The, de Kate Bush, de Neil Young, de Eyeless In Gaza, voire quelques riffs de guitares façon Tears For Fears. De qui susciter ta curiosité.


La provenance américaine (Boston) et le label belge pourrait donner quelques indications erronées quant au contenu du disque. A quelques détails près on pourrait presque parler de neofolk. On peut même penser à un son qui sera réentendu plus tard sur les productions Crank! comme sur le Power Of Failing de Mineral ou sur les premiers Built To Spill. Entre new wave, folk et post-rock.



Les disques sont encore faciles à trouver à relativement bas prix. Bonne chasse ! (Ph)

lundi 15 juillet 2019

Rosetta Stone ‎– Seems Like Forever

Tiendrait-on déjà une des perles de 2019 ? je pose la question, mais la réponse est évidente. Près de vingt après avoir exploré les contrées tribal metal avec plus ou moins de bonheur dans Unerotica, Porl King le rescapé de la formation d'origine retourne aux sources de la gotherie. Là où le son est pur, où les chansons sont magistrales. 



Ce neuvième album (d'après Discogs) vient donc parachever une carrière débutée à la fin des années 80, dans l'ombre des Sisters Of Mercy. Tu remarqueras que la pochette de ce nouveau disque adopte l'esthétique bichrome de Merciful Release. La plus grande surprise vient de la qualité incroyable de composition. L'album ne contient quasiment que des hits, à commencer par ce People qui me fait danser au bout de la nuit.



Certaines incursions post-punk me rappellent les Chameleons avant que le pli goth rock ne revienne à la charge. Les arrangements et la construction des morceaux glissent sur une couche de pop froide.



Bien sûr, à l'heure de maintenant, les yeux aussi sont servis. Le clip ressemble à ceux qu'on pouvait voir à la télé quand on se couchait très tard dans les années 80. Boulevard des clips. (Ph)


samedi 22 juin 2019

Victrola ‎– Born From The Water (Demos 1983-1985)

Back in town...

Les disques continuent de fleurir même quand on a autre chose à faire que les cueillir. Pour ça, on peut compter sur Josh Cheon et son infernal Dark Entries qui en est déjà à quinze parutions en 2019. Entre autres délicatesses, il nous a servi un double album magistral reprenant une partie des démos de Victrola, obscur duo italien actif de 1979 à 1985.



Dark Entries avait déjà réédité le 12" Maritime Tatami / A Game Of Despair de 1983, unique disque sorti durant la période active du duo. En entendant le double album, on se demande comment une telle merveille de groupe a pu rester sans éditeur. La compilation de démos est monstrueuse, chacune des douze chansons me plait énormément et j'ai eu un mal de dingue à faire une sélection. Le premier morceau que j'ai choisi, A Game Of Despair, est une longue ballade façon Kraftwerk qui aurait repris un vieux blues.


Point Of No Return est peut-être une réponse au Down In The Park de Gary Numan / Tubeway Army. La chanson est tout aussi vaporeuse.


Victrola se distingue de ses congénères par des travers deep house, des instrumentaux tout à fait révolutionnaires pour l'époque. Fumée. Boite de nuit. Jeff Mills. Robert Armani.



J'ajoute pour conclure que le son des mp3 ne rend pas justice au travail de mastering effectué sur les vinyles et qui finit de rendre ce disque complètement indispensable dans toute discothèque P&C. (Ph)



samedi 2 mars 2019

Crack Cloud - Crack Cloud

Sorti en 2018 chez Deranged Rds outre-atlantique et chez Meat Machine en Europe, ce LP de Crack Cloud, originaire de Vancouver, regroupe leurs 2 EP et ça tombe bien parce que ces derniers sont compliqués à trouver et que le groupe est bon, musicalement et esthétiquement. La preuve en image.


Je trouve ce disque résolument punk de par sa tension et son énergie et je pourrais ajouter funk, pop, Devo style... pour compléter la description de la ziq de Crack Cloud. Car oui, ça cocotte, ça clape et ça balance tout un tas de petites touches de synthé. Ce groupe officie quelque part entre B52's et Volumen, et pour des références plus récentes, cherchez du côté de Thee Oh Sees ou The Shifters (El).










dimanche 17 février 2019

Rien Virgule ‎– Trente Jours À Grande Échelle

Bonne nouvelle, les Bordelais de Rien Virgule préparent un second album et une tournée de printemps. Le premier disque, perché en des terres industrielles, date déjà de quelques années. C'est l'occasion d'en parler sur P&C.


Si les noms de Swans, Father Murphy, Delacave t'évoquent un truc ou deux, tu pourrais gagner à mettre une oreille sur Trente Jours À Grande Échelle. L'album demande un peu de concentration, ce n'est pas funky style, mais répétitif et hypnotisant avec un doux parfum neofolk. J'adore ce Trafic De Masques.


Le disque contient six titres assez longs, très bien produits. L'aventure tout confort. 


Cet album est encore facile à trouver dans des prix corrects. Ça ne devrait pas durer. (Ph)

mercredi 30 janvier 2019

Todd Congelliere ‎– Clown Sounds

Un bon disque ne coûte pas forcément une blinde. Bien sûr, quelques spécimens atteignent aujourd'hui des plafonds irréels. Ce n'est d'ailleurs pas un phénomène nouveau, il y avait déjà des disques hors de prix sur les foires dans les années 70. Le changement se situe plutôt dans la cote universelle via Discogs qui ne tient compte que de la valeur pécuniaire.
Il y a donc encore de bonnes affaires puisque nombre d'excellents disques n'ont pas encore été repérés comme tels, ou bien ils ont été largement diffusés ce qui permet à leur cote de ne pas s'envoler. Parmi ceux-ci l'excellent premier album de Todd Congeliere, qui, un peu à la manière de Rikk Agnew, s'est envoyé un album solo en 2010 sur le fringant label Burger records..


Clown Sounds est un des disques piliers de 2010 dans ma discothèque. Bravant les quolibets, il juxtapose la folk et le punk dans un disque touchant, sans être émo. C'est un album plutôt orienté guitare, avec des idées de blues traînant, dans la lignée de Rocket From The Tombs ou plus récemment les Australiens de Gutterville Splendour Six. Il est transpercé de fulgurances géniales comme ce Jamie. Morceau à reprendre la main sur le cœur et le doigt en l'air.


Voici donc une galette qui se négocie encore à moins de cinq euros sur le net ces jours-ci. Pas sûr que ça évolue, mon propos ici n'est pas de proposer de bons investissements. D'ailleurs, ma copie n'est pas à vendre, tant qu'elle me fera de l'effet.


Je suis moins fan des autres productions de Todd ou de ses efforts avec FYP. Pour la petite histoire le gars a aussi été skater pro, si jamais toi aussi tu as mangé de la planche à roulettes dans ta jeunesse, tu te souviens peut-être... (Ph)