mercredi 26 juillet 2017

Eyeless In Gaza - Rust Red September

De l'impressionnante discographie de Eyeless In Gaza, une quinzaine d'albums, Rust Red September est celui que je conseillerais pour s'y mettre. C'est un disque majestueux, qui dépasse de loin ce que Martyn Bates et Peter Becker ont fait avant, et qu'ils n'approcheront plus que par intermittence ensuite, comme sur le superbe Song Of The Beautiful Wanton (Soleilmoon 2000).





Le groupe tire bien sûr son nom du roman d'Aldous Huxley, en français La Paix Des Profondeurs, paru quelques années après Le Meilleur Des Mondes. Les textes auront donc une importance particulière, dans une musique qui, sur ce disque, ressemble à ce qui aurait pu être la suite de The Hurting de Tears For Fears.



Si la mélancolie et les sanglots longs se trouvent tes compagnons, Rust Red September est une mine inépuisable d'émotions, dans un royaume pop où les mélodies coulent à folk dans une ambiance slow de l'été.


Le groupe existe toujours, continue à se produire dans un format peinard, beau et profond. les cheveux sont gris, mais les gestes demeurent précis et les voix claires. Un concert avec And Also The Trees comblerait sans doute tout un tas de fans. (Ph)



mercredi 19 juillet 2017

Coïtus Int. - Coïtus Int.

En 1981, la Hollande aussi vivait une révolution musicale. Les autoproductions fleurissaient dans tous les styles. Coïtus Int. faisait paraître son premier album, sorte de mix entre Joy Division et Père Ubu. Amen.


Longtemps introuvable, il y a été réédité en 2010 en CD par Infrastition puis en vinyle en 2014 par Bunkerpop. Un double coup de projecteur sur un disque oublié. Coïtus Int. ne cultivent pas le tube, ils sont plutôt à la recherche de l'ombre, un peu comme Bauhaus ou The Fall. Sans fioriture.


Dans le jargon de collectionneurs, on dira que cet album est un pur disque, par son côté obscur et par l'évidence de sa qualité. Il sonne très actuel. Pas une ride. Juste un brin de poussière qui était là au départ, chimiquement testée.



Deux autres albums et une fine liste de concerts n'auront pas suffit à les faire connaitre d'avantage, mais il n'est jamais trop tard pour se rattraper. (Ph)


mardi 18 juillet 2017

Century Palm - Meet You

Je n'avais pas été très impressionné par le premier 7" de Century Palm, déjà sur Deranged recs. Je l'avais même trouvé assez quelconque. J'ai quand même décidé de donner sa chance à l'album qui a suivi et qui vient de sortir. Bingo !


Century Palm a une approche pop du post-punk, infiniment mélodique tout en restant tranchant. Le disque offre une bonne variété de tons, on s'y enfonce petit à petit et quelques chansons sortent du lot. A une ou deux exceptions près, elles me captent et donnent envie d'y revenir.


Lâchons des noms pour la foule : Total Control, Gold Class, Behavior, Total Victory. Quelque part dans ce coin. J'aime particulièrement quand la musique prend un tour légèrement acide dans le morceau phare de l'album pour moi : Sick Of It.


Une galette à conserver et à creuser, qui éventuellement se retrouvera dans la liste des favoris de 2017 dans quelques mois. (Ph)

lundi 17 juillet 2017

This Cold Night - While I Disappear

Conduit par l'unique Chase Morledge, This Cold Night avance à pas de loup, sortant disques et cassettes en séries très limitées. Heureusement maman Bandcamp veille.


Si tu as aimé Garden Of Mary, il se peut que tu retrouves un feeling identique. L'origine texane peut-être ? Ou bien le format, cassette 5 titres ? Aucun remplissage, tous les morceaux sont excellents, respectant la dramaturgie post-punk de la darkness avec un grand talent, comme sur ce Wings Of Regret.


J'imagine que, comme moi, tu te mets à comparer avec des vieux trucs, ou des groupes récents, en particulier de la scène américaine actuelle, Soft Kill et Drab Majesty en tête. Il y a de ça, beaucoup de finesse, des harmonies ténébreuses ou lumineuses, selon l'instant. L'alchimie n'est pas facile, j'entends plus souvent du mauvais goth rock dans ce genre, mais là, c'est parfait.


Les morceaux de la cassette sont depuis parus sur une compilation éditée en LP par Dead Wax records. Le disque est malheureusement épuisé, un repressage serait bienvenu en attendant la suite de l'aventure. (Ph)

dimanche 9 juillet 2017

The Mob ‎- Let The Tribe Increase

Cet unique album de The Mob, groupe du Sud-Ouest de l'Angleterre, aurait pu intégrer la liste de la Second Wave 1982-1986. Personne n'aurait crié au scandale.


En décembre 1982, après quelques singles DIY sur All The Madmen Records ou Crass Records, Mark Wilson enregistra en trio ces chansons qu'il traînait depuis la démo, mais cette fois avec un peu plus de moyens. Sa voix parfois approximative l'inscrit de facto dans la veine punk, mais musicalement on est plus près de Desperate Bicycles, de Patrick Fitzgerald, voire de Blitz qui en 1983 sortait Second Empire Justice. Je ne sais pas si le fait d'avoir un peu usé les chansons avant de les enregistrer fait toute la différence, mais il n'y a quasi que des hymnes sur cet album. A commencer par Gates Of Hell qui ouvre la face B.



Pas de trace de hardcore dans la zik de The Mob, malgré les apparences. Le message passe dans différentes atmosphères, rythmées ou plus calmes. Me rappelle parfois Amebix, sans le heavy metal.



The Mob est souvent associé à la scène anarcho-punk de Londres, sans doute à cause de ses textes. Wilson interroge le futur, montre ses peurs. 

Our life our world mapped out in scars
Carved in wrists and back of arms
Which paint in blood on sheets of white
Of children never quite at home
Our life our world flows down rivers in the street
Made up of blood, made up of meat
Cigarette burns in tortured arms
Cigarette burns on tortured arm
Slowly roasting in the heat of...

Our life our world
Our life our world 
My life my world
Our life our world

Our life our world
Lost scream hits the cold night air
Lost scream lost 'cause no one was there
This is the crying of half dead
This is the crying of stillborn
This is the sound of the golden age
This is the sound of my rage

Our life our world
Our life our world 
My life my world
Our life our world

This is my horror, my nightmare
This is my waking, my birth
This is my world and my earth
This is my earth and my world
This is my life and my worth
This is my moment of birth
This is my crawling from chaos
Now I have risen from ash
This is the glimmer of hope
This is the wall I must smash

Our life our world
My life my world
Our life our world
Our life our world
My life my world
Our life our world
My life my world
Our life our world

I'm alive, frozen, futile
You're not alive but, you're warm
You haven't suffered no nightmares
And you cannot spell harm
This is my love now
And this is my war
Do not suffer my children
Let them walk through that door
This is my nightmare
Built from your hell on earth
Do not damage my children
They are their love on earth 
Leave my world for my children
They didn't ask to be born
Leave my love for my children
And let them be warm



Le disque, qui était chaud à trouver, a été repressé en 2011 par Overground records. Tu n'as plus d'excuse. (Ph)

mercredi 5 juillet 2017

2015 post-punk selection

Mise à jour de la liste parue l'an passé, sorte de mixtape sans la tape avec des extraits des meilleurs disques de 2015. Je me suis arrêté à trente, c'est déjà pas mal.


Anasazi – Nasty Witch Rock
Branches - Old Forgotten Places
Broken Water ‎– Wrought
Cairo Pythian ‎– Touched
Chain Of Flowers - Chain Of Flowers
Cocoonitude ‎– Cocoonitude
Dawn Of Humans ‎– Slurping At The Cosmos Spine
Decades/Failures ‎– G00DBY3
Diät – Positive Energy
Drab Majesty ‎– Careless
Gold Class – It’s You
Institute – Catharsis
Kitchen's Floor – Battle Of Brisbane
Lakes – Arms In Twilight
Lunch – Let Us Have Madness Openly
Mansion ‎– Early Life
Nite Fields ‎– Depersonalisation
Protomartyr ‎– The Agent Intellect
Rhythm Of Cruelty ‎– Saturated
Rule Of Thirds – Rule Of Thirds
Sextile – A Thousand Hands
She Past Away – Narin Yaln
Soft Kill – Heresy
Sufjan Stevens ‎– Carrie & Lowell
Vietcong – Vietcong
Wand – Golem
Whatever Brains - 4th LP
Wild Moth ‎– Inhibitor
Wind Atlas – Lingua Ignota
Wire – Wire

La super selection est . (Ph)

lundi 3 juillet 2017

She Past Away - Narin Yaln

Sais-tu comment on dit Soft Kill en turc ? ça se dit Yumuşak öldürmek. On peut aussi le prononcer She Past Away.


Paru en 2015, Narin Yaln fait suite à un excellent premier album, Belirdi Gece. Assez peu de choses les séparent, peut-être quelques détails, un peu plus de sophistication dans le second album qui inscrit définitivement She Past Away dans la veine darkwave. Le disque suit un chemin linéaire, monocorde, nuit noire sous la pluie. Étrangement reposant.


L'utilisation des beats et de la guitare est carrément prodigieuse, à la fois classique et suffisamment créative pour m'intéresser et me plaire. La voix tonne tout à fait goth, avec un traitement qui fait parfois penser à des groupes comme Neon Judgement. Mon oreille n'est pas habituée sans doute mais le chant en turc sonne parfois bizarre, je trouve sa texture un peu sèche et pas toujours en accord avec la musique. A d'autres moments au contraire, c'est l'accord parfait.


Les deux albums méritent le détour. Ils sont bien sûr en bonne place dans la discothèque P&C. (Ph)