lundi 18 avril 2016

X Mal Deutschland - Tocsin

X Mal Deutschland est un groupe formé en 1980 et composé à l'origine uniquement de demoiselles, menées par la charismatique Anja Huwe. Après quelques EPs dont le très bon Incubus Succubus, elles signent avec 4AD et tournent avec les Cocteau Twins. Les deux albums qui suivront, Fetish et surtout Tocsin, feront danser dans toutes les chaumières un tant soit peu new wave. On ne disait pas encore gothique.
C'est par une association d'idées assez banale que j'ai eu envie de remettre ce disque, grâce à Qual et à son album Sable que je viens de découvrir et dont on reparlera. Qual est aussi le nom du premier morceau du premier album de X Mal Deuschtland, tiens, tiens. Bref, je n'ai jamais accroché plus que ça sur Fetish (1983), que j'ausculte avec intérêt aujourd'hui. J'apprécie un côté un peu foutraque, moins maîtrisé que sur Tocsin (1984), l'objet de cette brève.


Il y a plusieurs chansons géniales sur ce deuxième album, surtout au début du disque : Mondlicht, Eiland et Tag Fur Tag, la messe est dite. Les litanies en Allemand se marient gracieusement avec des synthés planants et des grattes saturées, mais pas métal. Ce sacrilège viendra plus tard.





Et un chouette Eiland en concert pour faire bonne mesure. 



Je connais très peu les deux albums suivants alors je n'en dirai pas de mal. Ph.


vendredi 15 avril 2016

Swann Danger - Deep North

La première rencontre entre Cynthia Mansourian et P&C (alors nommé Burn out) a eu lieu en 2001 lors de la parution du EP de Heart Of Snow sur le label GSL, grand pourvoyeur de sons en tous genres, de Mars Volta à Locust. Je considère cet EP 12" comme un des meilleurs disques du label et suis toujours étonné qu'on puisse le trouver à $2.

La seconde rencontre avec la voix vibrante de la miss a eu lieu quelques années plus tard lorsqu'un groupe nommé Swann Danger m'a contacté pour une date. Quelques écoutes, avis, croisements plus tard, l'affaire était entendue : concert au Flambeau de Reims avec Bombstrike et Dead Like Dallas en plus. Une très bonne soirée. Quelques années plus tard, en 2007, Swann Danger est revenu jouer à Reims  au Pop Art Café avec son album Deep North.


Petite salle, pas de première partie, public très clairsemé, j'étais déception. Tant de gens pour suivre des groupes sans saveur, mais pas assez de curieux, d'explorateurs. Heureusement que Julien et Christelle 213 étaient là pour mettre de l'ambiance. Le groupe a assuré, les morceaux mortels du disque m'ont transporté.




Deep North, l'album porte bien son nom. Le groupe envoie une atmosphère glaciale, n'hésite pas à placer des plans bizarres qui me rappellent Nurse With Wound : le côté minimaliste, presque industriel comme sur Gutted Glass. Je te laisse juger.


Le groupe s'est séparé après la sortie d'un dernier 7" en 2010. Depuis, Cynthia et Andy ont démarré un groupe nommé Malditos. Maudits. J'approuve. Ph.


lundi 11 avril 2016

Cat Party - Cat Party

En 2009, le revival post-punk n'était pas encore aussi fort. Quelques groupes s'y essayaient (Gestapo Khazi, Passion Armée, Spectres, etc.), appuyés par des labels plus ou moins hardcore. En tous cas totalement DIY. Parmi ceux-ci Cat Party a débarqué via un trade avec Flat Black records (Tipper's Gore, Bad Man, The Antics, et plein d'autres...) et se distinguait de la meute par un son plus proche des Wipers que de Poison Idea.


J'ai radicalement accroché sur le premier morceau de l'album, Tar & Feathers, un classique du genre pour moi.


Si la comparaison avec les Wipers ne t'a pas sauté aux oreilles au premier morceau, le suivant devrait te convaincre. Et sinon ? mauvaise nouvelle, t'es sourd.


Que les choses soient claires, il n'est pas interdit de reprendre les mêmes ingrédients qu'un groupe qu'on adore, tant que l'inspiration est là et les chansons jolies. C'est le cas sur ce premier album de Cat Party je trouve, c'est un peu moins vrai sur l'album suivant Rhapsody In Black (Sabotage, 2011) et les divers EPs parus depuis. Encore que j'aime beaucoup le EP Heartache Over Headache (Flat Black, 2010).


Résumons, si tu es fan des Wipers, il te faut explorer la mine bandcamp. C'est simple, il y a tout ! Tu n'es pas fan des Wipers ? tant pis pour toi. Ph.



dimanche 10 avril 2016

Ill Winds - Ill Winds

Y'a des groupes comme ça dont je kiffe le son direct. J'ai à peine entendu dix secondes de leur zik en streaming et je cherche déjà comment me procurer leur disque. En l'occurrence il peut parfois s'agir de cassettes tirées à 25 copies. Là commence la galère... Autant je peux me faire une raison sur des trucs hors de prix et éviter de dépenser ma paye dans un seul disque, autant je peux lâcher beaucoup d'énergie et de temps pour certains trucs rares mais totalement méprisés. Comme une sorte de revanche, une envie de dire que, malgré le dédain général, ce truc vaut le coup.



Voix sombres, mélodies cliniques, le mélange des genres du duo Ill Winds, à la fois Allemand et Australien, ne peut pas ne pas faire penser à Total Control, dont il serait un frère amoureux d'une corneille cold wave




J'ai fini par trouver la cassette je te rassure. Je t'en fais donc profiter. La voici dans sa presque intégralité. Les morceaux sont téléchargeables gratos sur le soundcloud du groupe. 


En espérant que cette petite merveille de cassette soit déclinée en vinyle... si j'avais encore un label, le disque serait déjà au pressage. Enfin, peut-être... Ph.

Hausu - Total

Beaucoup de choses intéressantes sur le label Hardly Art ces dernières années : Protomartyr, Broken Water, Black Marble, Hausu, et sans doute d'autres disques qu'il me reste à découvrir.



L'album d'Hausu me fait le même effet que le Crumbling The Antiseptic Beauty de Felt. Le premier point commun entre les deux groupes, c'est la maîtrise du gratouillage. De la belle virtuosité qui donne envie de faire du air guitar avec les doigts. Ensuite, il est difficile de les ranger dans une case. Felt n'est pas vraiment représentatif de la new wave des années 80. Hausu passe allègrement de passages post-punk classiques à des moments plus hardcore tendance Ebullition records, avec une voix rugissante et des riffs saignants. Une recette assez inédite pour moi.



Je pense qu'il y a moyen de prendre une immense claque en regardant Hausu jouer en concert. ça joue, c'est honnête et inspiré. Que demande le peuple ? j'espère juste que le groupe a encore des projets et qu'il ne me faudra pas aller jusque Portland pour les voir. Ph.




samedi 9 avril 2016

Magazine - Real Life

Les pièces centrales ne sont pas toujours les plus visibles, forcément, ni les plus médiatiques. Magazine n'a quasiment jamais pénétré les charts en Angleterre, encore moins en France, alors que le groupe fondé autour d'Howard Devoto (ex-Buzzcocks) est reconnu par John Lydon comme essentiel dans le paysage punk, tellement essentiel qu'il embauchera John McGeoch, le guitariste de Magazine, dans P.I.L. Ce bon John n'est pas seul au fan club, j'ai lu régulièrement le nom du groupe dans Best, cité comme référence par Dominique Mesmin il me semble. Malheureusement, je n'ai pas pu écouter à l'époque. La technologie actuelle a des bons côtés...




Real Life est donc paru en 1978. Y'a même eu une édition française s'il vous plait. C'est LE disque de Magazine, avec le sens de la mélodie des Buzzcocks et une ouverture vers d'autres instruments, déjà. Là aussi, haute influence sur un zillion de groupes, y compris le Cure de The Head On The Door.



Le groupe sera très prolifique, sortant un album par an jusqu'en 1981, des disques différents les uns des autres. Magazine ira aussi loin que Japan dans les mélanges de sons. Sans compromission. Témoin ce concert enregistré en Allemagne en 1980, où on trouve pêle-mêle des morceaux des trois premiers albums. Ph.



Kent State - The Wrong Side Of History

La Californie est un puits sans fond. C'est hallucinant ! Chaque ville produit plusieurs scènes, dans lesquelles survivent des tas de groupes plus sympas les uns que les autres. De Los Angeles parvient donc un echo bruyant, sentant la pédale et la sueur.



Le label canadien Debt Offensive s'est associé avec Paranoid Futures, le label de Nick Vance qui organise Kent State et joue aussi dans Deep Sleep, pour compiler les différentes cassettes publiées entre 2011 et 2012. Cet LP est parvenu jusque moi et m'a vachement plu. Si je devais balancer des noms, je dirais que c'est un cool mariage (!) entre Merchandise et Radar Eyes. Du garage décadent, trempé dans l'acide shoegaze.





Certains titres sont plus accrocheurs que d'autres, mais, après un certain nombre d'écoutes, je certifie qu'il n'y a pas de filler ici. Et même, pas un titre que je zappe sur les seize que compte le disque. Stupéfiant. Tu iras donc chercher bonheur sur le bandcamp. Et si d'aventure tu tombais sous le charme, le disque est disponible à moins de $10 sur plusieurs sites comme celui de Daniel. Ph.



lundi 4 avril 2016

Front 242 - Geography

Dans une discussion toute récente, nous digressions le père Thib, la soeur Coco et moi-même sur une quantité de groupes que nous avions chacun aimé en silence quand nous étions jeunes. Des groupes qui ne faisaient pas l'unanimité, qui gavaient les copains copines et qu'on ne pouvait écouter que seul. Pas évident quand la zik est le vecteur social par excellence entre ados. Il se trouve qu'un paquet de ces groupes qui me touchaient à l'époque me plaisent encore.



Le premier album de Front 242, le fabuleux Geography (New Dance / Himalaya, 1982), joue sur terrain synthétique. Pas de batterie ni de guitare à l'horizon. Ils sont, dans l'univers Mute de The Normal, la version noir & blanc de Kraftwerk. Les mélodies vocales réduites au minimum, la part belle est donnée aux rythmes synth pop qu'affectionnent Depeche Mode et Orchestral Manoeuvres In The Dark.



Plus tard, le groupe (belge) ira de plus en plus loin dans son approche rythmique, labellisant son propre style en Electronic Body Music. Certains de ses membres s'acoquineront avec d'autres musiciens comme Al Jourgensen (Ministry) pour produire de la musique plus rock façon Revolting Cocks. Les quatre premiers albums de Front 242 me paraissent tous essentiels dans toute bonne discothèque Pigeons et corbeaux. Ph.




Chocolat - Tss Tss

Je ne sais pas si je me serais intéressé à un groupe qui s'appelle Chocolat si je ne l'avais pas croisé en concert sur le même festi que Wire, à Metz. Je vais pas vous boulshitter, j'aurais pas parié une pinote sur une bande avec un nom pareil. Et pourtant, je me suis fait surprendre !


Déjà, la section rythmique est aussi à l'aise dans les plans heavy que dans les passages folk ou psychédéliques. Un vrai bonheur à voir live ! Le frontman Jimmy Hunt est lui à planche de bord à bord, tantôt subtil, tantôt rageux. Comme il est de Mourial, on comprend ce qu'il dit. 



Les tounes de ce deuxième album ne sont pas toutes orientées 70's. On y trouve aussi les sons qu'on entend à cette heure dans des productions californiennes genre Wand, Oh Sees, etc. 


Initialement paru au Canada, le disque a été pris en license par Born Bad records à Paris. Normalement, facile à trouver. Un nouvel EP est en route, on le guette en attendant quelques dates en France en mai 2016. Ph.




samedi 2 avril 2016

Wipers - Over The Edge

Quand je regarde la liste des titres au dos de l'album, j'ai un souvenir précis de chaque chanson. C'est sans doute la marque la plus indéniable du côté "classique" de ce disque.


Edité en 1983, c'est le troisième album des Wipers, dans un genre encore différent des deux premiers. A la différence de nombreux groupes punk américain de l'époque, Greg Sage et sa team ne cherchent pas la puissance et la fureur. Ils ne sombrent pas non plus dans les gimmicks du garage rock. Leur son, en particulier la guitare, rappelle d'avantage la new wave de Magazine ou de Cure. 


Une seule chanson de ce disque sera jouée en radio "grand public" à l'époque, comme une sorte de curiosité surf rock. Go Romeo.


L'album se termine sur mon morceau préféré du disque "This Time". Ces paroles expliquent peut-être pourquoi Greg Sage a décliné l'invitation de Kurt Cobain. Il était question que les Wipers fassent la première partie du Nevermind tour.

Don't wanna be a part of you.
Cuz you always make me feel a fool.
Can't you see it's a matter of fact?
Plain as day, as white and black.
This time, it's gonna change.
This time, it's gonna change.
For me and for you.
Do you believe the things they said?
All this trash they fill in your head.
Can't you see it's a matter of fact?
Plain as day, as white and black.
Do you wanna be a part of this?
Don't you feel the things you miss?
Can't you see it's a matter of fact?
Plain as day, as white and black.




Bien sûr, un tel album s'écoute finalement bien mieux en entier, dans l'enchaînement délirant de ses hits. (Ph) 






Late Bloomer - Things Change

C'est encore chez Sorry State records que j'ai dégoté les deux albums d'un groupe de Charlotte, Caroline du Nord, groupe nommé Late Bloomer.


Le dernier disque en date, Things Change, est paru en 2014. Il tourne encore régulièrement sur la platine. J'aime beaucoup le subtil mélange auquel le groupe est parvenu, une musique mélodique, mais pas mièvre, des morceaux qui se distinguent les uns des autres avec classe. Difficile de détecter des influences directes à part peut-être les Wipers ou Hüsker Dü





We were children, just staring at the spiderwebs 
We were children, just staring at a wall 
No direction, no confessions, no care at all 

We were children, didn't know what we should hate 
We were unaware that decisions soon become mistakes 
We were children, just staring at the spiderwebs 
We were children, just staring at a wall 

I want it back, I want it all back 
What I wouldn't give to change it all 
I want a new day, less responsibility 
I want it back, I want it all back 

We were young then, now we count the wrinkles on our face 
It was so easy, now we want it all erased 
We were children, just staring at the spiderwebs 
We were children, just staring at a wall 

Sometimes we fall and its harder everyday 
Sometimes we lose but there isn't a better way 
to live this life 

We were children, just staring at the spiderwebs 
We were children, just staring at a wall

Autant te dire que je vais sauter direct sur leur prochain album quand il sortira. Et l'album précédent ? Nettement plus brut, il contient déjà des éléments très intéressants, il est juste moins plein que le second. Je le recommande néanmoins. Tu peux te faire ton idée sur le bandcamp du groupe. Ph.