lundi 27 novembre 2017

Parade Ground - Sanctuary

Une bonne partie des groupes qui sévissaient dans les 80's et qui existent encore ne m'intéressent plus. Souvent je ne trouve pas leurs derniers efforts inspirés, leur style a évolué vers quelque chose qui ne me touche pas. Je suis presque gêné lorsque j'ai l'occasion de les voir sur scène, essayant d'animer le bal avec des chansons qui n'ont pas la moelle de leurs vieux standards. Et puis il y a quelques dinosaures, fascinants et beaux, qui continuent de sortir, vaille que vaille, une production de qualité, plus ou moins près des projecteurs.


On a déjà eu l'occasion d'évoquer, d'invoquer même, la discographie des Belges de Parade Ground. Partis d'un post-punk classique et rugueux, ils se sont peu à peu mutés en des adeptes du synthétique, tout en gardant un penchant pour l'organique. Ils ne font pas partie de la grande famille des animateurs du dark dance floor. Leur petit penchant pour les ambiances industrielles donnent à leur musique un parfum plutôt solitaire.


Sorti uniquement en format cassette en 2016, Sanctuary est bientôt édité en CD avant peut-être, rêvons un peu, de faire l'objet d'un pressage vinyle. Qui sait où s'arrêtera Other Voices Recs ? Je crois que je suis capable de choper une copie de chaque format. Si des noms comme Trisomie 21 et Clan Of Xymox te parlent, pose donc les oreilles sur ce Cry Christ.


L'album s'écoute dans son entièreté, ce n'est pas une succession de hits, c'est une construction d'ambiances sonores, rythmées, presque tribales et forcément cinématiques. Me tarde de voir ça sur scène. (Ph)



mardi 21 novembre 2017

Venus In Furs - Strip

Les deux albums de la période duo de Venus In Furs, Platonic Love And Other Stories et Strip, me paraissent aussi indispensables à toute discothèque P&C que ceux de Bauhaus, Adam & The Ants, Fad Gadget ou And Also The Trees. Je mets l'accent sur le second album que l'on voit moins souvent dans les hit lists



Strip est un disque court, huit titres, direct, mais varié. On passe aisément du post-punk du premier morceau All Night Party à une darkwave suave pour In My Velvet Cage. Le tout avec brio, cela va sans dire. Quelle face A !


A peine remis, le disque retourné, on se glisse dans une nouvelle abysse. En douceur. Les morceaux de Venus In Furs proposent tous une idée intéressante. C'est ce qui les classe, à mon avis, dans la cour des grands. Ils n'ont peut-être pas fait un hit à la Dead Or Alive, mais sont bien plus constants. Et leur musique intemporelle continue de charmer, trente ans après. (Ph)



lundi 20 novembre 2017

Drift. - Genderland

Le second EP de Drift. commence là où s'était arrêté le précédent : par une darkwave suave et très bien produite. Tout le catalogue 4AD défile, les références sont là, morceau après morceau on se fait happer.


Si tu as aimé Them Are Us too, tu te délecteras méchamment de la pop rêveuse de Drift. aka Natalia Bruno. Elle tente une approche musicale à la fois sobre et sophistiquée, sans psychédélisme, mais le fog qui flotte sur ce disque te fait planer aussi surement qu'un splif.


La demoiselle en a sous la pédale et se permet des incartades dub façon Zion Train qui font espérer des performances Live plus intenses que la moyenne. Il y a de bonnes chances que ce disque trouve sa place dans les favoris de l'année. (Ph)


30 disques post-punk de 1979 à 1982 (part 4)

The Desperate Bicycles – Remorse Code



L’album arrive en 1979 après une chiée d’excellents EP, dont le sublissime The Medium Was Tedium que je recommande tout chaudement. Le LP a moins de relief, mais se laisse tripoter sans résister.



The Durutti Column – LC



J’aime beaucoup cette phrase à propos de Durutti Column : play jazz but don’t play jazz. J’ai aussi souvenir d’avoir lu que Bowie était très fan. LC est le second d’une ribambelle d’excellents albums, tous plutôt orientés coolitude, avec un max de morceaux instrumentaux et un son de guitare inimitable, ou bien peut-être juste par Felt.



The Monochrome Set – Strange Boutique



Pas vraiment d’hésitation concernant le choix parmi la discographie fournie de Monochrome Set puisque je ne connais bien qu’un seul album. Avec XTC sans doute les groupes les plus britanniques dans sa nonchalance et ses accents, ils sont aussi à rapprocher de Durruti Column pour leur côté virtuose.



The Sound – From The Lions Mouth



Le pinacle des aventures de The Sound arrive dès le second album. L’intro du premier morceau donne le ton, le reste du titre explicite clairement ce qu’est le post-punk. Rien à dire de plus, la messe est dite. Dommage que les autres disques ne soient pas aussi constants. N’oublions pas de dire qu’ils étaient sur le label indé Korova et avaient pour collègues Echo & The Bunnymen, que j’aime moins.



The Teardrop Explodes – Kilimanjaro



Pop jusqu’au bout des ongles, la musique subtile de Julian Cope et compagnie mérite une écoute attentive pour en tirer la moelle. Néanmoins, ils sont un peu à la limite de ce qu’on peut considérer comme post-punk. Un peu comme Lloyd Cole ou les Silencers plus tard, trop poppy pour être vraiment punk.



Tubeway Army – Replicas



Gros morceau de la liste, le groupe de Gary Numan représente à lui seul un pan entier du post-punk, qui a préparé le terrain à toute une génération de groupes New Wave. Je pense à New Order, à Taxi Girl, à plein d’autres, suédois, italiens, américains. Il faut bien se rappeler que les deux albums majeurs de Tubeway Army datent de 1978 et 1979, donc en avance sur leur temps comme Kraftwerk ou Suicide avant eux.





samedi 18 novembre 2017

Short Circuit - Unterwelt

La darkwave minimale des Luxembourgeois de Short Circuit avait sombré dans le néant et le chaos de l'univers. Née à la mauvaise époque, dans un pays qui évoque plus les banques que le Korg pointu, elle flottait là, dans l'infini, perdue, quand soudain un bienveillant compagnon de la bonne chanson s'est mis en tête de la remettre sur orbite.



La dite orbite est passée près de mon oreille. Il faut dire que je suis d'assez près les sorties de Brouillard Définitif. En six titres l'affaire est emballée. Le groupe reprend Exercice One et Seventeen Seconds, de qui tu sais. A la fin de la première face, mes lèvres ont fait une espèce de prout de surprise satisfaite et admirative.


Short Circuit a malheureusement assez vite disparu de la circulation, mais a donné une suite, Elyzium For The Sleepless Souls, également très recommandable et remise en service par le même label. (Ph)




samedi 11 novembre 2017

Tyvek - Origin Of What

Ça fait une bonne décennie que Tyvek officie. J'ai quelques-uns de leur prolifique discographie au rayon garage punk et j'aime bien ce groupe au son un peu crade, surtout le 3ème LP Nothing Fits. Mais là, avec ce disque sorti sur In The Red Records,  ils m'ont mis par terre. Origin Of What rejoint ma play list de 2016, car en plus de morceaux fondamentalement garage, ils ont ajouté une touche popisante que j'adore, à l'image du 5ème titre Mirror Image Of.


A l'instar de Thee Oh Sees, Tyvek évolue à la croisée de styles et d'expérimentations sonores, plusieurs titres me font aussi penser aux australiens de UV Race ou aux premiers LP Gogogo Airheart.

Et le skeud finit par une suite à Underwater, titre de ce fameux Nothing Fits, en version dub !  
Il parait que ce groupe reflète le son et l'humeur de leur ville d'origine Detroit, j'irai bien la visiter. Masterpiece! (El)

jeudi 9 novembre 2017

The Smiths ‎- Meat Is Murder

Les Smiths sont un pilier de l'univers pigeons & corbeaux. Clivants certes, mais tellement délicieux. Ma préférence va au second album, bien que le classement soit serré avec le s/t et The Queen Is Dead.


C'est peut-être l'artwork le plus parfait avec celui du Unknown Pleasures. La photo signée Emile de Antonio tirée du film "In The Year Of The Pig" (1968) expose le point de vue radical du groupe, au moins au niveau des textes. Comme Depeche Mode, les Smiths utilisent leur new wave poppy pour passer le message. Sous ses airs romantiques, Morrissey n'est pas Brian Ferry. 



Les années passent, le disque ne vieillit pas. Bien sûr, il reflète son époque, mais contrairement à d'autres bandes de pop, il ne montre pas son âge. Pas d'usure. Les riffs finement ciselés de Johnny Marr et les lignes magiques de basse d'Andy Rourke aident sans doute à la conservation.



La machine à remonter le temps nommée Vidéo permet d'aller revisiter les classiques joués fort et en public, pour une heure de pures vibrations. (Ph)



vendredi 3 novembre 2017

John Maus ‎- Screen Memories

Six ans se sont écoulés depuis le magnifique We Must Become The Pitiless Censors Of Ourselves. Où était donc passé John Maus ? planqué à regarder des VHS ? heureusement, il ne revient pas les mains vides, mais avec un quatrième album qui sera très certainement dans les favoris de l'année.


L'album attaque fort avec The Combine à la cinématique puissante, qui donne le ton d'un disque juste, passionnant, réservant un paquet d'honnêtes écoutes. Trois lectures consécutives, c'est rare, m'ont permis d'adopter la chose définitivement.  


S'il te reste un peu de place entre Drab Majesty et Martial Canterel, tu pourras aisément y glisser ce dernier John Maus. Tu noteras que le monsieur aime aussi ajouter de la polémique, qu'il ne fait pas que de la dance. Le thème du football sur Touchdown n'est pas innocent.



Il est en concert à Strasbourg le 7 novembre, pour ceux qui sont dans le coin. Quant à We Must Become The Pitiless Censors Of Ourselves, on en reparlera lors d'une liste des favoris de 2011. Je te le colle en entier, au cas où... (Ph)