samedi 27 octobre 2018

Atelier Du Mal ‎– Noblesse Oblige

La découverte des trésors sauvages de la New Wave risque de m'occuper encore pas mal d'années. L'an passé, Mannequin records a édité en vinyle cette magnifique cassette des années 80. Très bonne pioche de la part d'Elodie. Le duo italien Atelier Du Mal avait produit un album étonnant, gavé de bonnes idées, à mettre en parallèle avec les premiers efforts minimaux d'un Trisomie 21.


La musique d'Atelier Du Mal est absolument synthétique, lorgne vers la darkwave, mais emprunte aussi des accents pop pas dégueux, ce qui rend l'ensemble très moderne, voire intemporel. J'aurais eu beaucoup de mal à estimer l'année de sortie de la chose. 1984... Laurent Fignon remportait le Tour de France...


Choisir deux titres pour présenter le disque s'est avéré encore une épreuve douloureuse. Finalement je dois avouer que mes titres favoris se trouvent à la fin, en particulier la reprise du Decadence de Underground Life.


Une fois les tubes digérés, le disque s'écoute et s'apprécie dans son entièreté. Il ne contient pas de temps faible. Tout s’y enchaîne avec bonheur et on y revient jusqu'à le connaitre par cœur. Sure keeper. (Ph)


samedi 20 octobre 2018

Japan ‎– Quiet Life

Le groupe de David Sylvian n'est pas très populaire dans mon entourage, pourtant il y a peu de groupes plus précurseurs. Cite-moi un autre groupe ayant produit cinq albums majeurs entre 1978 et 1981. Tu n'en trouveras pas beaucoup. 


Japan propose une forme de glam totalement revisitée. Oubliées les New York Dolls, voici une version moderne et sensible de Roxy Music, avec un son partagé par Talk Talk et Tears For Fears, entre autres virtuoses. La musique de Japan est aussi pop que complexe. A comparer avec celle de Gary Numan par exemple. Mes morceaux préférés se trouvent sur Quiet Life, le quatrième album, à commencer par ce succulent In Vogue.


Il y a une pelletée de groupes qui se sont inspirés de Japan. De tête, vite fait, je pense à Duran Duran, à Ultravox, à Simple Minds, à Teardrop Explodes. C'est un groupe qui a mis tout le monde d'accord, y compris et surtout toute une tripotée de musiciens (de l'époque) qui voyaient encore dans le punk une supercherie commerciale.


J'aimerais beaucoup voir un concert de reformation, mais le décès de Mike Karn semble avoir scellé le destin de Japan. Reste les progressions avant-garde de David Sylvian, qui, comme Bowie, a toujours su très bien s'entourer. On parlera sans doute un jour du sublissime Gone To Earth publié en 1986, où Sylvian est accompagné de Steve Jansen, de Richard Barbieri et de Rober Fripp. (Ph)



mardi 16 octobre 2018

Yves Bernard - Demo


Nous avons eu cette discussion avec ma fille de 11 ans à propos de la démo K7 d’Yves Bernard :
- Maman, tu dirais que c’est quoi comme musique Yves Bernard ?
- Euh… du punk rock… euh… avec des synthés donc alors du synth punk… un peu garage quand même… 
-  ???
- Bon, on s’en moque du style. T’aimes bien ? 
- Ouais, j’adore !
Depuis, on écoute la démo quasi tous les matins quand je l’emmène à l’école et on chante Les zombies du supermarché.  Faut dire les paroles sont drôles :
l'odeur du sang, le goût du flan
les excitent à présent
je vois des gens morts
ils ont mangé au déjeuner
les agents de sécurité
je vois des gens morts


Si ma fille et toute la famille d'ailleurs aiment autant cette K7, c'est qu'elle envoie et que ce groupe ne fait pas que dans la rigolade : sous ses airs toujours dansants, Yves Bernard met en musique des tranches de vie qu’on a tous un peu vécues. Mon titre préféré est Dans la rue.


Les Yves Bernard viennent de Grenoble (France) et la demo est sortie sur Future Folklore Records ‎et Cool Marriage Records. (El)



dimanche 14 octobre 2018

Rhume Carabiné ‎– Pleurs Chagrin / Le Sang Est la Seule Chose Au Monde Qui Ne Puisse Passer Inaperçue

En douce, le gars Loïck Le Hénaff distille ses tubes avec une régularité sans faille. Dans le sillage de Noir Boy George, de Yussuf Jerusalem, de Jessica 93, la musique de Rhume Carabiné, minimale et synthétique, s'évertue à contredire que le rock se joue en groupe. Loïck est seul sur scène, tout seul.


Les deux dernières cassettes viennent de se voir compiler en CD. Le tout dernier morceau est sans doute la complainte la plus déchirante que j'ai pu entendre ces temps-ci. Kit corde-tabouret fourni en option, édition limitée. 


Rhume Carabiné arrive à varier les tons et les genres, sur chaque cassette flotte aussi un peu de power electronics et de darkwave. La compilation reflète toutes les influences, certains titres ont l'aspect tubesque du Rectangle de Jacno par exemple. 


Le fond de commerce de Rhume Carabiné reste relativement sombre et je suis curieux de savoir l'effet que vont avoir ces chansons sur les pensionnaires de la Maison d'Arrêt de Reims où Loïck se produira bientôt. Low life


On retrouve sur la compilation les morceaux de Pleurs Chagrin, disque versatile où se cachent quelques gemmes comme ce Copain. En attendant, c'est promis juré, un premier vinyle qui va tout décoiffer. (Ph)