samedi 9 janvier 2021

2020 adorables

Retour sur une année pas si moche que ça au niveau musique. Nous avons fait le plein de galettes de qualité. Un grand nombre de disques ont mis du temps à arriver, l'engouement régénéré des majors companies pour le vinyle contraint les producteurs indépendants à la patience. Certains albums sont donc disponibles en format digital, mais les envois physiques sont suspendus. Nous avons fait avec, certains disques ne sont pas encore effectivement distribués.

Comme les années précédentes, tu trouveras deux listes, les adorables et les remarquables (cette dernière encore à paraître), qui compilent mes coups de cœur 2020, essentiellement dans l’univers post-punk. J'y ai fait la part belle aux indépendants. Le classement subjectif agit comme un simple repère de mon niveau d'approbation. (Ph)


1. Naevus ‎– Time Again (Hau Ruck!)

Les disques de Lloyd James sont toujours très attendus chez P&C. Sur ce 9ème album, on plonge direct dans un rock au parfum Wire. Le CD (format unique) défile dans des tons neofolk peu marqué, intemporel. Je trouve l'album assez proche de mes productions favorites, Truffles of Love (1999), Soil (2001), Silent Life (2007).



2. Ssleeping DesiresS ‎– Exile House (OnderStroom)

Ce disque a déjà été présenté cet année ici même. Totale la balle Xymox en fête, Exile House se chante et se danse à tous les coups.


3. Kalte Nacht ‎– Kalte Nacht (Geheimnis)

Chopé en même temps que l'excellent album de Incirrina, cette obscure nouveauté a séduit les P&C par son assurance et sa justesse. Tout est à sa place, les claviers entretiennent la noirceur façon Kas Product. L'album s’immisce dans le crâne en un rien de temps. Révélation de l'année.


4. Selfishadows ‎– Again (Manic Depression )

Le sieur Daniele Giustra continue son parcours impeccable. J'aime beaucoup son premier groupe The Well Of Sadness. Avec ce 4ème album sous le nom de Selfishadows, il réalise à mon avis sa performance la plus intéressante. Il tape pile où Drab Majesty ou Soft Kill ont plus de mal à toucher la cible ces derniers temps. J'ajoute que le disque ne souffre d'aucune baisse de rythme, pas de remplissage en vue.


5. False Brother ‎– Uncanny Valley (Iron Lung)

Belle réussite pour un premier album ! Le disque est très imprégné du son Total Control, un peu à la manière de Uniform (le groupe d'Atlanta). Il se jette facilement sur la platine, tu enquilles deux trois pas de danse, sourire aux lèvres. Parfait.


6. Protomartyr ‎– Ultimate Success Today (Domino)

Un groupe habitué de nos listes, chaque album est épluché. Celui-ci s'inscrit un peu plus dans une veine art rock, qui permet à Protomartyr de se renouveler. Quelques accents cuivrés donnent une touche très citadine.


7. Graves Of Eden / Midlund ‎– Split MMXX (Brilliant Emperor)

Synthés de donjon, neofolk, médiévaleries réunies sur une cassette ultra limitée. Les deux groupes sont promis à un grand avenir chez les adorateurs de Death In June / Current 93. Graves Of Eden a aussi produit un album en 2020, un peu moins puissant à mon goût que ce split.


8. Whirlywirld ‎– Complete Discography 1978-80 (HoZac)‎

Bonne pioche chez HoZac avec la réédition de cette intégrale de Whirlywirld, groupe Australien dans le giron de Severed Heads. J'aime particulièrement les morceaux du premier EP, plus accessibles que ceux du suivant, affamés de sons industriels.


9. Eden ‎– East Of The Stars (Dark Vinyl)

Australie toujours, les iconiques Eden dont les premiers albums passent toujours sur mes platines. Ce petit dernier, outre sa rareté (150 copies), dégage toujours le même sentiment de mélancolie. Cocteau Twins et Eyeless In Gaza dans les parages.


10. Movie Star Junkies ‎– Shadow Of A Rose (Teenage Menopause)

Incursion en territoire synth punk grâce au Movie Star Junkies, qui se sont posés dans des ambiances un peu plus détendues, limite folk blues, sur ce nouvel album. Tu as droit à des morceaux mélodiques très bien sentis, faciles à chanter sous la douche.


11. Kühle Matrosen ‎– 1982 km/HH (Kernkrach)

Compilation d'un groupe synthwave allemand possiblement enregistré au début des années 80. Le mystère plane. We are the robots.


12. Convex Model ‎– Quantity Of Motion (Hertz-Schrittmacher)

La fin des excellents Human Puppets a engendré plusieurs groupes dont Doric et Data Fragments. Nick Kapantzakis quant à lui est allé formé Convex Model dont le 2ème album est paru en mars 2020. Le son me rappelle The Head On The Door, quand la voix tire davantage dans le Closer. De bonnes références, une belle écriture, je suis séduit.


13. Man Eat Man Eat Man ‎– Man Eat Man Eat Man (Wooden Lung)

Tout l'art du dièse et du bémol résumé sur ce mini-album. C'était la première production du sieur Lloyd James cette année, un disque cependant enregistré depuis un certain temps (2008-2010) et jamais édité jusque maintenant. On pense Swans, Foetus, et bien sûr Naevus.


14. Wire ‎– Mind Hive (Pinkflag)

Quelque chose comme le 17ème album de Wire ? Pas forcément étonnant donc d'y sentir un goût de déjà-vu. N'empêche, le disque se glisse toujours à l'endroit dans les oreilles, il dessine un smile on your face sans aucun effort. On n'y trouve pas vraiment l'excellence de 154 ou de Chairs Missing, mais à l'impossible nul n'est tenu.


15. Die Letzten Ecken ‎– Die Letzten Ecken (Static Age)

Nouveau groupe de Berlin composé de membres de, entre autres, Gesture et AUS, Die Letzten Ecken apporte une touche hyper synthétique, minimale, à base de DAF et de Grauzone. Le disque ne contient que sept titres. Prometteur.


16. Nina Harker ‎– Nina Harker (Animal Biscuit, La République des Granges, Le Syndicat des Scorpions)


Découverte de la scène française, barré comme autrefois Rien Virgule ou Les Morts Vont Bien, ce premier album de Nina Harker séduit par sa profusion et sa justesse. Foutraque certes, mais captivant du début à la fin.

17. Christine Plays Viola ‎– Fading (Manic Depression, Icy Cold)

Dans le radar des P&C depuis leur album précédent, les Italiens de Christine Plays Viola intègrent mon classement cette année en partie grâce à Showdown At The Mirror, un des meilleurs morceaux synthpop que j'ai pu écouter en 2020. Ambiance Tears For Fears, Eyeless In gaza.


18. Die Reinheit Des Herzens ‎– Die Reinheit Des Herzens (Rotten Totten)

Compilation discographique de ce groupe de synthwave minimale qui avait autoproduit 3 cassettes dans les années 80. Le jeu de guitare donne un petit côté angulaire, no wave. 26 morceaux en tout sur le disque, destiné à devenir un petit classique du son minimal allemand 80's. 


19. Iamnoone ‎– A Primitive Trinitas (Cold Transmission Music)

Décidément inspirés nos compères Italiens cette année, le duo Iamnoone présente un premier album dans un style assez proche de celui de Preoccupations : son léché, voix relativement similaire, ambiances rock gothique, guitare chorus. Parfait pour ton dance floor privé.


20. QEK Junior ‎– Ausverkauf (Young And Cold)

Réédition du CD de 2009, 1ère parution en vinyle, ce disque aurait pu émerger dans le catalogue Detriti tellement il est pile dans le style. Ça danse et c'est froid comme un bout de verre dans un squat en hiver.


21. Dame Area ‎– La Soluzione É Una (Màgia Roja, B.F.E)

Voilà que les groupes espagnols (catalans) se mettent à chanter en italien. Avec un certain talent ceci dit. Je trouve que Dame Area a trouvé son type de son sur ce EP. Très synthétique, minimal, cru, avec une voix féminine en alerte, dans une ambiance plus industrielle que pop.


22. Fearing ‎– Shadow (Funeral Party)

Le disque de Fearing ne correspond pas vraiment à ce que j'attendais, c'est-à-dire une suite assez fidèle des 2 premiers maxis. Intéressant, mais parfois stérile. Décevant donc. Reste quelques morceaux inspirés dark new wave qui passent tout seul.


23. Delphine Coma ‎– Tortuosa (Swiss Dark Nights)

Légère déception aussi avec le 2nd album de Delphine Coma dont j'espérais mieux. Le disque semble s'étirer en longueur, morne. C'est bien dommage car j'aime beaucoup le clonage de la voix du sieur Eldritch. L'ensemble se laisse quand même bien écouter, sans être bouleversant.


24. HøRD ‎– Bodies (Avant!)

Nouvelle production intéressant du projet HøRD, le 3ème album me rappelle un peu Jessica 93 en version synth, voire parfois presque techno. 


25. Morthem Vlade Art ‎– Afternoons (Infrastition)

Inclassables, mais de plus en plus proches de Wire dans l'ensemble de son oeuvre, les Morthem Vlade Art ‎présentent un nouvel album à la fois léger et sombre. Quelques perles et aussi quelques morceaux plus anecdotiques sans doute trop pop pour moi. 


à suivre dans les remarquables 2020...