Où comment se faire plaisir en ressortant des galettes qui s'ennuient sur les étagères. Peu de groupes de majors dans cette liste, mais une tripotée de jolies bêtes qui auront laissé une superbe trace sous la forme de deux gracieux sillons. Sauf pour l'intrus cassette.
Crisis - Kollectiv
Une compilation pour commencer. Ce double LP rassemble les trois premiers 7" de Crisis, précurseurs du post-punk et dont les membres sont allés former Death In June et Sol Invictus, entres autres. Le genre de réédition complètement indispensable si tu veux mon avis.
voir aussi : https://pigeonsetcorbeaux.blogspot.fr/2017/02/30-disques-post-punk-de-1979-1982-part-1.html
Delacave -
Run Straight To Them And Grunt
Favori absolu dans une scène actuelle riche et dense, les Delacave ont un style assez personnel, une cold wave minimale qui ne renie pas ses origines garage rock. Ils ont surtout un talent étonnant pour écrire de bonnes chansons. Ce second LP en est pétri. Très peu d'albums français me font cet effet là. Ce disque de Delacave est malheureusement presque impossible à trouver. J'ai fini par choper une copie d'occaz' aux US. Un repressage les gens ?
Dream Police - Hypnotized
Side-project de The Men, Dream Police propose une lecture personnelle du neofolk, option super cool. Le genre de disque qui se mérite. Il faut aller au bout des deux faces pour s'en convaincre. Les morceaux s’enchaînent, le temps devient fluide, même le ciel danse.
Fountain - Fountain
Voici donc l'intrus, la cassette au milieu des vinyls. De bonne facture la cassette, même si j'aurais volontiers investi quelques brouzoufs dans un autre support. Le groupe est Canadien et on te l'avait présenté l'an passé. Les gars s'inspirent de Wire, de The Fall, de Chrome, de Richard Hell, de T-Rex. Y'a pire, carrément.
GG King -
Unending Darkness
GG King, des défunts Carbonas. Oui madame. Du mauvais sang, plein la chemise. J'aime quasi tout ce qu'il fait, sauf avec les Gentlemen où il se fout un peu de la gueule du monde. J'aime quand il rock. Là, il est intouchable. Il faudra que je revienne sur les Carbonas quand même, un jour...
Gluebag -
Confused
Magnifique réédition de l'album paru initialement en 2008 en cassette, il aurait été dommage que cette merveille de proto-punk reste aussi confidentielle. Quand j'ai eu le disque, j'ai du l'écouter dix fois en trois jours. La voix traînante et les mélodies rappées donnent un côté naturel à un genre qui peut vite sentir la naphtaline. Le Confused de Gluebag me donne juste envie de me décoller les hanches. Valeur sûre.
Hank Wood
And The Hammerheads - Stay Home!!
Il se passe toujours quelque chose à New York. La bande qui gravite à Brooklyn autour de Toxic State records produit chaque année un ou deux disques essentiels, comme ce second album de Hank Wood. Je te l'accorde, on est un peu plus dans le punk que dans la wave. C'est un disque pour soirée tonique, pas pour faire la larve sur le canap'. Le premier album est tout aussi bon, Y'aura t-il une suite ?
Late
Bloomer - Things Change
Le post-punk de ces jeunes ricains se pare de colorations pop-punk qui me rappellent parfois les Buzzcocks. Les Wipers aussi. Je t'ai déjà parlé de ce disque l'an passé, je l'aime toujours autant. Une suite devrait paraître cette année. Kif.
Lower -
Seek Warmer Climes
J'avais adoré le single Someone's Got It In For Me. L'album est donc passé direct à la casserole. Dans les nuances et les méandres du disque, je me suis d'abord un peu perdu. Et puis les repères sont apparus plus nets. La musique de Lower a besoin d'un peu de temps, elle s'apprivoise. Elle symbolise aussi le renouveau du post-punk, affranchi et contemporain. A jouer juste après Viet Cong / Preoccupations.
Martial
Canterel - Gyors, Lassú
Cas évoqué récemment dans P&C, ce disque est une petite merveille, très finement produite et dont l'écoute au casque seule révèle tous les secrets. On s'installe, on ferme les yeux, on est parti.
Martyrdöd –
Elddop
Complètement inclassable, issu de la scène hardcore suédoise, Martyrdöd contraste avec ses congénères crustie par une approche progressive qui donne une ampleur magistrale à leur musique. Un peu comme un Tragedy qui aurait été au bout de ses idées. Les riffs de guitare emportent tout, façon High On Fire. Le disque me scotche encore à chaque écoute.
Merchandise
– After The End
Troisième véritable album de Merchandise, une nouvelle étape est franchie avec la signature sur un gros indé. Le disque se révèle divinement produit, entre chatoyantes envolées et groove solide. Tout est juste, à la bonne place. Beauté fatale.
Nun -
Nun
Les Kas Product auraient-ils essaimé jusqu'en Australie ? on pourrait le penser en écoutant Nun. Le disque passe toujours aussi bien trois ans après. Le futur album sera disséqué dès sa sortie, sois en sûr.
Pig Eyes -
Pig Eyes
Grande fantaisie que ce second album, qui couvre des styles divers et variés avec goût. On avait causé de lui l'an passé, t'en souviens-tu ? un vibrant mélange de stoner, de folk et de noise, ça ne s'oublie pas.
Protomartyr - Under Color Of Official Right
Un écho de Magazine venu de Detroit signait en 2014 un second signal fort. Comme le groupe anglais, Protomartyr use à propos de riffs tantôt minimaux, tantôt complexes, parachevés par une voix qui ne fait pas que chanter. J'aime beaucoup les textes de Joe Casey. Il sert les dents et avance en ligne.
Ritual
Howls - Turkish Leather
Trois albums au compteur pour Ritual Howls, pas une faute de goût. Je cherche encore. Les gars ont le sens du blues, mais leur univers est moins bucolique que celui de Robert Johnson. On a affaire ici à une version urbaine de l'âge de Google. Le gars Nick Cave doit apprécier.
Savage
Republic - Aegean
Les Californiens poursuivent leur oeuvre et ce Aegean constitue leur septième album depuis 1982. C'est un long disque constitué d'une vingtaine de chansons qui lorgnent souvent du côté de Wire, mais aussi de Killing Joke. Les vocaux se contentent du minimum, façon post-rock. Sorti initialement en CD, il a été pressé en vinyle par Nuit Et Brouillard à Lille. Voilà une idée qu'elle est bonne !
voir aussi : https://pigeonsetcorbeaux.blogspot.fr/2017/02/30-disques-post-punk-de-1979-1982-part-3.html
Total
Control - Typical System
On voue un véritable culte à Total Control chez P&C. Maximale génuflexion. Difficile de résumer une religion en trois phrases. D'ailleurs, comment décrire un ressenti autrement que par des mots banals ? je ne peux que t'enjoindre à te faire ta propre idée si jamais tu n'étais pas déjà croyant.
Transfix - Transfix
Peut-être bien mon disque préféré sorti en 2014. Les deux albums suivants m'ont un peu déçu, mais celui-là, pfff... je l'ai creusé comme un nouveau Wipers. Il y a tout ce que j'aime sur cet LP, le meilleur du post-punk et du death rock. La production minimale du disque est à l'image de ce qui se fait à Olympia d'habitude. On sent les racines folk. Maintenant un nouvel album arrive, il est en écoute ici.
Whatever
Brains - SSR-63 / SSR-64
Ce drôle de disque contient deux petits albums réunis par le label sans doute dans un souci économique. Ils sont d'ailleurs assez différents, entre vraies ambiances post-punk et bidouillages électroniques lumineux. Les Brains passent sans vergogne de la pop la plus soda à des univers plus intimes et plus sombres. Leurs disques sont des voyages inattendus dans des pays où la musique est libre d'aller où elle veut, sans forcément chercher à plaire. (Ph)
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