Cette cassette s’écoute comme on lit un journal de faits
divers. On passe du sordide au glauque en contemplant le désespoir ordinaire
d’un peuple qui ne sait même pas à quoi il aspire, à part peut-être
l’autodestruction.
Je suis fort étonné qu’aucun des excellents labels lorrains qui
sévissent encore aujourd'hui n’ait réédité cet album dans un format Long Player
car je suis persuadé qu’on tient là un classique des années 2010, barré quelque
part entre Kas Product et les Bérurier Noir.
Les textes ont une importance
capitale dans l’intérêt que je porte à cette Metz Noire. J’ai rarement entendu
chose plus crue et plus consternante : des histoires de caissières qui
congèlent leur bébé, de futurs shoots de came dans le caniveau, d’univers
dépressifs, de petites villes aux mentalités étriquées, etc.
Je n’irai pas jusqu'à dire que cet album contient des hits
synth punk que tu danseras jusqu'au bout de la nuit, non. Sa grâce restera même sans doute un peu inaccessible à tous ceux
qui ne maîtrisent pas la langue de Rabelais. Peu importe, pour une fois j’ai la
chance de bien comprendre ce que raconte un album sans trop faire d’effort et d'apprécier un groupe pour son univers et pas juste la musique.
Emmanuel Satti, le gazier aux commandes de ce projet, a posé
ses idées dans un tas d’autres groupes comme Scorpion Violente, que j'aime aussi beaucoup, A.H. Kraken ou Bras Mort, avec le collègue Julien qui est
partout, comme le Saint Esprit. A écouter ici. (Ph)
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