vendredi 29 décembre 2017

Uniform - No Trending

Je suis tombé sur ce disque par hasard en le confondant avec celui du groupe signé sur Sacred Bones. Une erreur payante. Cet Uniform-là vient donc d'Atlanta et nous accorde un premier album somptueux. Fans de Wipers et de Wire ne pas s'abstenir.


A l'heure où on fait un peu les comptes de l'année, ce LP ressort largement avec des compos chiadées, un son plus post-punk que darkwave, de belles guitares conduisant les morceaux. Je pourrais t'en coller des tartines comme si j'avais quelque chose à te vendre, mais je préfère laisser parler la musique.



Les gaziers ont pigé comment résonne la mélancolie. J'imagine des concerts tendus, captivants. Bruyants aussi. J'ai très envie de voir. Pourvu qu'ils se déplacent en Europe.

Choix cornélien comme très souvent pour te proposer un second titre, tout l'album me plait beaucoup et constitue vraiment une très belle découverte sur un label habitué à nous offrir de superbes disques garage punk hardcore : Scavenger Of Death, mené par Greg King et Ryan Bell (GG King).


Pour les gourmands, le disque en entier se trouve là. (Ph)



mardi 26 décembre 2017

Les Tétines Noires - Fauvisme Et Pense-Bête

Les Tétines Noires faisaient tâche dans l'univers alternatif français du début des années 90. Combien de groupes de la mouvance pouvait-on comparer à Christian Death, aux Swans, à Bauhaus ? Je n'en vois pas d'autre. Avec leur premier album Fauvisme Et Pense-Bête, les Tétines avaient conquis le pays des corbeaux.



Le disque n'a pas pris une ride, au contraire de nombre de productions Boucherie qui sont très connotées 90's maintenant. L'extravagance et la sophistication des Tétines leur a évité l’écueil de l'instant. Elles naviguent sur la mer des classiques, tous feux allumés.



Comme d'hab avec un classique, il est ultra difficile de sélectionner deux titres. J'ai quand même toujours eu un faible pour Crazy Horses, que j'aurais aimé entendre repris par Ministry.



Quand je mets un disque des Tétines Noires, c'est toujours Fauvisme. La suite des aventures m'a moins passionné, mais reste néanmoins tout à fait audible, y compris le virage indus de LTNO. (Ph)

dimanche 24 décembre 2017

Winter Severity Index ‎– Katabasis

Le très vénérable label Manic Depression a décidé de rééditer en cette année 2017 le EP des Italiens de Winter Severity Index. Si à la base je ne cours pas (plus) après les rééditions CD, celle-ci apporte cinq morceaux bonus, parus sur des compilations plus ou moins obscures. On se retrouve donc avec neuf titres de haute qualité, à mettre juste après un album de Branches.



Je dois confesser que je découvre le groupe avec ce disque. J'ai tout de suite accroché sur le son Cocteau Twins / Disintegration qu'on entend donc aussi chez les compatriotes de Branches : new wave cristalline, très bien ficelée. 


Comme je te le disais plus haut, l'intérêt de la réédition vient aussi des cinq titres bonus, qui ne sont pas du remplissage, loin de là. L'ensemble est cohérent, on pourrait presque imaginer un pressage vinyle de la chose rien que pour la reprise de Static Cold de The Frozen Autumn.




La discographie de Winter Severity Index ne s'arrête pas à cet EP, il existe aussi deux albums qui passent déjà chez P&C. Le premier album Slanting Ray est épuisé et coûte une blinde d'occasion. Le second Human Taxonomy est encore disponible chez Manic Depression. (Ph)




lundi 27 novembre 2017

Parade Ground - Sanctuary

Une bonne partie des groupes qui sévissaient dans les 80's et qui existent encore ne m'intéressent plus. Souvent je ne trouve pas leurs derniers efforts inspirés, leur style a évolué vers quelque chose qui ne me touche pas. Je suis presque gêné lorsque j'ai l'occasion de les voir sur scène, essayant d'animer le bal avec des chansons qui n'ont pas la moelle de leurs vieux standards. Et puis il y a quelques dinosaures, fascinants et beaux, qui continuent de sortir, vaille que vaille, une production de qualité, plus ou moins près des projecteurs.


On a déjà eu l'occasion d'évoquer, d'invoquer même, la discographie des Belges de Parade Ground. Partis d'un post-punk classique et rugueux, ils se sont peu à peu mutés en des adeptes du synthétique, tout en gardant un penchant pour l'organique. Ils ne font pas partie de la grande famille des animateurs du dark dance floor. Leur petit penchant pour les ambiances industrielles donnent à leur musique un parfum plutôt solitaire.


Sorti uniquement en format cassette en 2016, Sanctuary est bientôt édité en CD avant peut-être, rêvons un peu, de faire l'objet d'un pressage vinyle. Qui sait où s'arrêtera Other Voices Recs ? Je crois que je suis capable de choper une copie de chaque format. Si des noms comme Trisomie 21 et Clan Of Xymox te parlent, pose donc les oreilles sur ce Cry Christ.


L'album s'écoute dans son entièreté, ce n'est pas une succession de hits, c'est une construction d'ambiances sonores, rythmées, presque tribales et forcément cinématiques. Me tarde de voir ça sur scène. (Ph)



mardi 21 novembre 2017

Venus In Furs - Strip

Les deux albums de la période duo de Venus In Furs, Platonic Love And Other Stories et Strip, me paraissent aussi indispensables à toute discothèque P&C que ceux de Bauhaus, Adam & The Ants, Fad Gadget ou And Also The Trees. Je mets l'accent sur le second album que l'on voit moins souvent dans les hit lists



Strip est un disque court, huit titres, direct, mais varié. On passe aisément du post-punk du premier morceau All Night Party à une darkwave suave pour In My Velvet Cage. Le tout avec brio, cela va sans dire. Quelle face A !


A peine remis, le disque retourné, on se glisse dans une nouvelle abysse. En douceur. Les morceaux de Venus In Furs proposent tous une idée intéressante. C'est ce qui les classe, à mon avis, dans la cour des grands. Ils n'ont peut-être pas fait un hit à la Dead Or Alive, mais sont bien plus constants. Et leur musique intemporelle continue de charmer, trente ans après. (Ph)



lundi 20 novembre 2017

Drift. - Genderland

Le second EP de Drift. commence là où s'était arrêté le précédent : par une darkwave suave et très bien produite. Tout le catalogue 4AD défile, les références sont là, morceau après morceau on se fait happer.


Si tu as aimé Them Are Us too, tu te délecteras méchamment de la pop rêveuse de Drift. aka Natalia Bruno. Elle tente une approche musicale à la fois sobre et sophistiquée, sans psychédélisme, mais le fog qui flotte sur ce disque te fait planer aussi surement qu'un splif.


La demoiselle en a sous la pédale et se permet des incartades dub façon Zion Train qui font espérer des performances Live plus intenses que la moyenne. Il y a de bonnes chances que ce disque trouve sa place dans les favoris de l'année. (Ph)


30 disques post-punk de 1979 à 1982 (part 4)

The Desperate Bicycles – Remorse Code



L’album arrive en 1979 après une chiée d’excellents EP, dont le sublissime The Medium Was Tedium que je recommande tout chaudement. Le LP a moins de relief, mais se laisse tripoter sans résister.



The Durutti Column – LC



J’aime beaucoup cette phrase à propos de Durutti Column : play jazz but don’t play jazz. J’ai aussi souvenir d’avoir lu que Bowie était très fan. LC est le second d’une ribambelle d’excellents albums, tous plutôt orientés coolitude, avec un max de morceaux instrumentaux et un son de guitare inimitable, ou bien peut-être juste par Felt.



The Monochrome Set – Strange Boutique



Pas vraiment d’hésitation concernant le choix parmi la discographie fournie de Monochrome Set puisque je ne connais bien qu’un seul album. Avec XTC sans doute les groupes les plus britanniques dans sa nonchalance et ses accents, ils sont aussi à rapprocher de Durruti Column pour leur côté virtuose.



The Sound – From The Lions Mouth



Le pinacle des aventures de The Sound arrive dès le second album. L’intro du premier morceau donne le ton, le reste du titre explicite clairement ce qu’est le post-punk. Rien à dire de plus, la messe est dite. Dommage que les autres disques ne soient pas aussi constants. N’oublions pas de dire qu’ils étaient sur le label indé Korova et avaient pour collègues Echo & The Bunnymen, que j’aime moins.



The Teardrop Explodes – Kilimanjaro



Pop jusqu’au bout des ongles, la musique subtile de Julian Cope et compagnie mérite une écoute attentive pour en tirer la moelle. Néanmoins, ils sont un peu à la limite de ce qu’on peut considérer comme post-punk. Un peu comme Lloyd Cole ou les Silencers plus tard, trop poppy pour être vraiment punk.



Tubeway Army – Replicas



Gros morceau de la liste, le groupe de Gary Numan représente à lui seul un pan entier du post-punk, qui a préparé le terrain à toute une génération de groupes New Wave. Je pense à New Order, à Taxi Girl, à plein d’autres, suédois, italiens, américains. Il faut bien se rappeler que les deux albums majeurs de Tubeway Army datent de 1978 et 1979, donc en avance sur leur temps comme Kraftwerk ou Suicide avant eux.





samedi 18 novembre 2017

Short Circuit - Unterwelt

La darkwave minimale des Luxembourgeois de Short Circuit avait sombré dans le néant et le chaos de l'univers. Née à la mauvaise époque, dans un pays qui évoque plus les banques que le Korg pointu, elle flottait là, dans l'infini, perdue, quand soudain un bienveillant compagnon de la bonne chanson s'est mis en tête de la remettre sur orbite.



La dite orbite est passée près de mon oreille. Il faut dire que je suis d'assez près les sorties de Brouillard Définitif. En six titres l'affaire est emballée. Le groupe reprend Exercice One et Seventeen Seconds, de qui tu sais. A la fin de la première face, mes lèvres ont fait une espèce de prout de surprise satisfaite et admirative.


Short Circuit a malheureusement assez vite disparu de la circulation, mais a donné une suite, Elyzium For The Sleepless Souls, également très recommandable et remise en service par le même label. (Ph)




samedi 11 novembre 2017

Tyvek - Origin Of What

Ça fait une bonne décennie que Tyvek officie. J'ai quelques-uns de leur prolifique discographie au rayon garage punk et j'aime bien ce groupe au son un peu crade, surtout le 3ème LP Nothing Fits. Mais là, avec ce disque sorti sur In The Red Records,  ils m'ont mis par terre. Origin Of What rejoint ma play list de 2016, car en plus de morceaux fondamentalement garage, ils ont ajouté une touche popisante que j'adore, à l'image du 5ème titre Mirror Image Of.


A l'instar de Thee Oh Sees, Tyvek évolue à la croisée de styles et d'expérimentations sonores, plusieurs titres me font aussi penser aux australiens de UV Race ou aux premiers LP Gogogo Airheart.

Et le skeud finit par une suite à Underwater, titre de ce fameux Nothing Fits, en version dub !  
Il parait que ce groupe reflète le son et l'humeur de leur ville d'origine Detroit, j'irai bien la visiter. Masterpiece! (El)

jeudi 9 novembre 2017

The Smiths ‎- Meat Is Murder

Les Smiths sont un pilier de l'univers pigeons & corbeaux. Clivants certes, mais tellement délicieux. Ma préférence va au second album, bien que le classement soit serré avec le s/t et The Queen Is Dead.


C'est peut-être l'artwork le plus parfait avec celui du Unknown Pleasures. La photo signée Emile de Antonio tirée du film "In The Year Of The Pig" (1968) expose le point de vue radical du groupe, au moins au niveau des textes. Comme Depeche Mode, les Smiths utilisent leur new wave poppy pour passer le message. Sous ses airs romantiques, Morrissey n'est pas Brian Ferry. 



Les années passent, le disque ne vieillit pas. Bien sûr, il reflète son époque, mais contrairement à d'autres bandes de pop, il ne montre pas son âge. Pas d'usure. Les riffs finement ciselés de Johnny Marr et les lignes magiques de basse d'Andy Rourke aident sans doute à la conservation.



La machine à remonter le temps nommée Vidéo permet d'aller revisiter les classiques joués fort et en public, pour une heure de pures vibrations. (Ph)



vendredi 3 novembre 2017

John Maus ‎- Screen Memories

Six ans se sont écoulés depuis le magnifique We Must Become The Pitiless Censors Of Ourselves. Où était donc passé John Maus ? planqué à regarder des VHS ? heureusement, il ne revient pas les mains vides, mais avec un quatrième album qui sera très certainement dans les favoris de l'année.


L'album attaque fort avec The Combine à la cinématique puissante, qui donne le ton d'un disque juste, passionnant, réservant un paquet d'honnêtes écoutes. Trois lectures consécutives, c'est rare, m'ont permis d'adopter la chose définitivement.  


S'il te reste un peu de place entre Drab Majesty et Martial Canterel, tu pourras aisément y glisser ce dernier John Maus. Tu noteras que le monsieur aime aussi ajouter de la polémique, qu'il ne fait pas que de la dance. Le thème du football sur Touchdown n'est pas innocent.



Il est en concert à Strasbourg le 7 novembre, pour ceux qui sont dans le coin. Quant à We Must Become The Pitiless Censors Of Ourselves, on en reparlera lors d'une liste des favoris de 2011. Je te le colle en entier, au cas où... (Ph)



lundi 30 octobre 2017

Lives Of Angels ‎- Elevator To Eden

On peut puiser à l’infini dans la scène anglaise, on y découvre toujours des merveilles. Lives Of Angels, duo en studio et couple à la ville, avait déjà tout compris des nuances entre post-punk, darkwave, kraut rock et neofolk, au point que leur premier album parait encore frais et moderne en 2017.



Paru initialement en cassette en 1983, Elevator To Eden a été repressé en Angleterre en 1986 (Fire recs) puis aux US en 2012 (Dark Entries), ce qui en fait un disque assez facile à trouver aujourd’hui. Son minimalisme lui donne ce côté neofolk, bien que Gerald O’Connell soit plutôt envahi d’expériences kraut ou synth pop.




La diversité des morceaux de cet album me rappelle les premiers Venus In Furs, autre groupe de haute qualité. Validé "classique" en deux écoutes, il porte en lui un peu de l'éternité cachée dans un riff élégant. (Ph)




vendredi 27 octobre 2017

Unur ‎- Anywhere / Anyone

Ce disque est en réalité une compilation de deux EPs parus successivement en cassette en 2011 et 2012. Genetic Music s'est chargé de les rassembler sur un vinyle. Quelle bonne idée ! 



Unur fait partie de la fine fleur du post-punk US, intégrant à une darkwave rythmée des éléments guitare très bien sentis. Les morceaux sur ce disque sont super addictifs, c'est une excellente porte d'entrée à l'univers de Patrick Scott, qui pilote seul ce projet.



Tu trouveras le disque en entier sur le bandcamp de Modern Tapes. Tu y verras également l'album de 2014, No Human Self, qui présente une facette plus Manchester que les premiers EPs.



Tant de qualités ont aiguisé ma curiosité. Patrick, également producteur chez Modern Tapes, a bien voulu se confier.

P&C : Qui compose le groupe à l’heure actuelle ?
Patrick Scott : Le groupe a toujours été un projet solo. L’excellent Lauren Owen de Staring Problem a participé aux voix sur quelques morceaux du  "Anyone" EP et sur  "No Human Self". 

P&C : Le groupe est-il toujours actif ?
Patrick Scott : Le “groupe” est toujours actif, en effet. Il est en quelque sorte en hibernation étant donné que j’explore des territoires plus extrêmes et expérimentaux avec mon autre projet, Verhalten. Cependant je travaille aussi à d’autres chansons pour Unur et j’espère avoir quelques morceaux prêts à enregistrer durant l’hiver.

P&C : As-tu un nouveau disque en route ?
Patrick Scott : Je travaille sur des nouveaux morceaux, mais je ne sais pas si ça donnera un EP ou un album. Je jette d’avantage de titres que je n’en garde. Le prochain disque et sa date de parution sont donc encore un mystère, même pour moi.

P&C : As-tu des projets de tournée européenne ?
Patrick Scott : Je dois faire quelques concerts avec Verhalten en novembre en Europe.
Nov 18- Utrecht, Netherlands @ Bleib Modern Festival avec Froe Char, Mecano Lacrymo et Selofan
Nov 20- Hamburg, Germany @ Rote Flora avec Froe Char et Mecano Lacrymo
Nov 23- Copenhagen, Denmark @ 5e avec Body Stress
Nov 25- Berlin, Germany @ Acud Macht Neu avec Somatic Responses et Hydrone

Une fois le prochain disque de Unur paru, je veux revenir faire quelques concerts. Ça fait presque deux ans que Unur n’a pas joué Live.

P&C : Tu peux nous parler de tes autres projets ?
Patrick Scott : Mon autre projet principal s’appelle Verhalten. C’est plus sombre, bruyant, expérimental, et pour l’instant surtout instrumental. J’ai fait quelques disques autour de rythmes industriels et d’autres dans le registre harsh noise. Verhalten repose sur des textures minimalistes, de l’incrédulité et une volonté de catharsis. C’est vraiment un projet qui m’est nécessaire, aussi bien pour balancer le travail plus mélodique que je fais avec Unur que pour fonctionner en tant qu’humain.
Avant Unur, j’ai fait partie d’un duo art rock expérimental, Locks, j’ai fait de la musique improvisée sur des guitares préparées, de la musique électronique primitive et des enregistrements de rue. Avant ça encore j’ai joué dans des groupes punk hardcore DIY dans les années 90.

P&C : 5 disques du moment que tu nous conseilles ?
Patrick Scott :  Bien sûr, voici quelques disques que j’écoute en ce moment.
1. Adios Mundo Cruel "Sombra De Cadenas, Cadena De Sombras" cassette sur Night Gaunt Recordings
2. Ushinawereta Tamashi "Kori" digital self released
3. Lux Vid "Trench" cassette sur Berkana Records
4. Leichen "77-92" digital sur Reason Art Records
5. Grimes "Art Angels" Lp sur 4AD


lundi 23 octobre 2017

And Also the Trees - Born Into the Waves

Le treizième album du groupe avait rejoint ma liste des favoris de 2016. Leur récente tournée me donne l'occasion de revenir sur ce superbe disque.

Simon et Justin Jones avaient quinze ans en 1979 lorsqu'ils ont formé And Also The Trees. Ils ont immédiatement été adoptés par les Cure qui les ont emmenés en tournée. Leur musique hypnotisante mais moins dynamique que celle d'autres dinosaures de la new wave les a sans doute confinés dans une galaxie underground. Là, ils virevoltent en compagnie de Talk Talk, de Magazine et de Robert Wyatt.


Ce treizième album se pose en pleine neo folk romantique, disque méditatif  pour accompagner une balade ou la lecture d'un bouquin. On peut aussi se percher dans les textes inventifs de ces chansons, chercher à décrypter la poésie, l'accord entre voix et musique.

And when the night opens up in golden wings

Lift me up, lift me up

Wrapped in your fine bead dress

Your caged love bird song

Maesharn Maesharn


L'album lui-même est coupé en deux, la face A propose les morceaux les plus pop, la face B s'aventure plus loin en territoire contemplatif, là où tout n'est que luxe, calme et volupté. (Ph)

samedi 14 octobre 2017

Deathday - Deathday

Paru originellement en cassette en 2012, l'album de Deathday, unique et solitaire, s'est vu offrir une version vinyle par le toujours clairvoyant Desire recs à Paris. Le trio de Santa Ana, Los Angeles y balance une darkwave de très belle facture, avec un petit côté tribal et industriel pas dégueu du tout.



Il y a deux morceaux qui a mon goût ressortent vraiment de l'ensemble : Cold Room, aux accents très Cure, et Ghost Pains, comme un venin se répandant doucement dans ton sang.




Le groupe n'a pas produit grand chose depuis cet album, on en attend un nouveau, qui prend son temps. Ah ! si ! ils ont fait cette petite reprise du Nowhere Girl de B-Movie fort sympatoche.


Le tout s'écoute sur le bandcamp du groupe, le disque se trouve encore assez facilement. (Ph)

samedi 7 octobre 2017

Yussuf Jerusalem - Blast From The Past

Benjamin Daures se complaît à brouiller les pistes avec son Yussuf Jerusalem. Le premier album slalomait dangereusement entre black metal et garage folk, le second, Blast From The Past, suivit le même chemin tortueux avec encore plus de réussite.


Je le confesse, j'ai carrément un faible pour ses morceaux façon Useless Eaters / Young Governor, garage minimal et roulé à la main. L'album enchaîne avec conviction les tubes les plus secrets. Tu ne les entendras pas à la radio. Ou alors très tard le soir.



Pas de nouveau disque du gazier depuis 2011, à court d'inspiration peut-être ? Ou bien envie de faire autre chose ? Restent deux albums qui vieillissent magnifiquement, revenant hanter les platines dès que vient la nuit. (Ph)




lundi 2 octobre 2017

Qlowski - Qlowski EP

J'aime la ville de Bologne en Italie, et j'aime le fait qu'un groupe puissant vienne de cette ville magnifique. Ça pourrait me faire une bonne excuse pour y retourner, saluer les copains de Agipunk, Avant!, etc., et boire et manger les meilleures choses du monde.


Kezako Qlowski ? Trio semple-t-il, alternant voix féminine et masculine, évoquant tour à tour les B52's et Broken Water, post-punk assurément, sur les berges du garage le plus dandy. Cinq titres au programme de la démo cassette, le temps de s'y mettre, elle est déjà finie. Mode auto-reverse pour les intimes.


La cassette sortie l'an passé a mis du temps à arriver jusque nous, mais a tout de suite trouvé le chemin de la hi-fi. Le fétichiste que tu es va donc se grouiller d'aller checker leur bandcamp voir s'il leur resterait pas une copie. 


Comme tu es bien brave et que j'ai envie de te faire plaisir, je colle aussi une vidéo de la demo dans son entièreté. Croisons les doigts pour qu'elle précède un album de ouf qui nous fera rouler par terre. (Ph)


samedi 30 septembre 2017

Heimat - Heimat

Mis dans mes oreilles par Elodie, l'album d'Heimat s'aventure en de bien étranges contrées. Bien que paru en 2016, on pourrait le croire venu tout droit de la grande époque du Krautrock. Le chant en allemand peut-être.


C'est le genre d'album qui s'installe insidieusement, on y retourne pour voir, puis les morceaux laissent leur marque et on se retrouve à chercher ce que le groupe à pu faire d'autre. Pas grand chose à vrai dire, une démo. Un membre de Cheveu pour animer des machines, une voix féminine qui plane au dessus, on se perd en références, entre Swans, Father Murphy, 69, Delacave.


Présenter l'album en deux morceaux relève d'une mission impossible. En choisir deux même est compliqué. Le disque me plait dans son ensemble. Le titre qui clot l'album me rappelle X Mal Deutchland.



Il te reste à écouter la bête en entier pour te faire ton avis. Pour ma part il a rejoint la liste des favoris de 2016. (Ph)



lundi 25 septembre 2017

Cairo Pythian - Toytowne

En 2012, je suivais toutes les sorties du label US Perennial qui avait déjà produit Milk Music et Broken Water. Le top level. Cairo Pythian est arrivé avec une étiquette étrange, à peine rock. Délicatesse et mélancolie. 



Je raccroche Cairo Pythian à une vaste scène incluant David Bowie et Gary Numan, où se mèlent l'organique et le synthétique et pour laquelle le préfixe post porte son sens post-humaniste. Les influences sont dépassées, la recherche devient pure.


On peut facilement se tromper sur ce disque qui ne paye pas de mine. La production n'est pas ravageuse, il ne contient pas vraiment de morceaux disco à passer en soirée, c'est typiquement le bon album underground de connaisseur, encore facile à trouver avec les super nouvelles technologies.


J'aime particulièrement les morceaux aux confins du neofolk et de la darkwave. Monte le son. Pratiquement tout l'album joue dans cette sphère. Les autres disques de Cairo Pythian m'ont moins remué, quand celui-ci est presque magique. (Ph)



mercredi 20 septembre 2017

Ministry - Twitch

J'ai revisité Ministry récemment, enfin la période que je connais, qui va du premier album à Filth Pig. Je ne me suis jamais préoccupé de la suite de leurs aventures, ça viendra peut-être puisque le groupe est toujours actif.
Comme Black Sabbath, je pense que Ministry a donné le meilleur de lui-même dans les six albums studio. Parmi ces albums, ma préférence va à Twitch.


Twitch, ce n'est pas le Ministry gavé de grattes heavy, c'est celui-ci qui traduit EBM en américain. Cette proximité avec Front 242 a sans doute permis des rencontres qui ont engendré des collaborations comme les Revolting Cocks. La production d'Adrian Sherwood électrise le disque qui s'écoute très bien au casque. Encore une fois, les mp3 sont intéressants pour découvrir de la zik, mais pas pour en profiter pleinement.


Pratiquement tous les ingrédients du futur succès de Ministry sont présents sur Twitch. Je reconnais volontiers que d'autres excellents morceaux figurent sur d'autres excellents albums, Scarecrow, The Land Of Rape And Honey, Burning Inside, etc. La force de Twitch tient en deux points, la constance de la vague et la précision de la broderie sonore. Le disque est bon, de A à Z. C'est assez rare. (Ph)



samedi 16 septembre 2017

Boris Dzaneck ‎– In His Own Words

Juste quand je me disais que la cassette mériterait bien une édition vinyle, le généreux label parisien Danger exauce mon vœu. L'occasion est donc donnée de causer de cette merveille enregistrée en 1983.



Les notes imprimées sur la pochette me permettent déjà de sortir de mon erreur. J'ai longtemps cru que Boris Dzaneck était le nom d'un bidouilleur génial et qu'il avait pondu ce hit darkwave "Dance" tout seul chez lui. 



In His Own Words est donc le fruit d'un trio hollandais dans une vague lignée Wire / The Fall. Sûr qu'ils auraient fait une chouette affiche avec Coitus Inc. et Poésie Noire. Le disque ne fera pas tâche au milieu de ta collec' de LPs de Frustration.


Super nouvelle donc que cette édition, l'album a déjà fait plusieurs voyages sur la platine, le nouveau mastering donne un peu d'onctuosité au son post-punk assez cru. C'est pour moi LE skeud de la rentrée. (Ph)


lundi 11 septembre 2017

Them Are Us Too - Remain

Difficile de parler de cet album sans évoquer le décès de la chanteuse dans un incendie à Oakland en décembre 2016. Parenthèse : j'ai toujours aimé la liberté d'expression et d'organisation qu'on trouve dans les lieux autogérés, mais elle a un prix élevé, parfois. 
"Remain" porte donc bien son nom, disque témoignage d'un grand talent. La bannière 4AD flotte quelque part dans l'air, même si la bête est estampillée Dais records.


Pop rêveuse et très bien produite, la musique de Them Are Us Too s'appuie sur des claviers aériens et des lignes de chant féminin. Le mélange produit sonne comme une cérémonie mystique et planante, sans les effets psychédéliques progressifs qui en général me gonflent vite.


L'album possède une puissance inouïe sous ses atours de velours. Les morceaux proposent tous quelque chose d'intéressant. Je vois d'ici certains fans des Cocteau Twins les écouter encore et encore. C'est ce que je fais. (Ph)



samedi 9 septembre 2017

Gold Class - Drum

Essai transformé pour les Australiens de Gold Class et pourtant les poteaux étaient loin et hauts après leur superbe 1er LP It's You sorti en 2015. 


L'équipe n’a pas changé et le style reste le même : on est dans un post-punk façon Merchandise, Lower ou Protomartyr. Il suffit d'écouter le 1er titre du LP Twist in the Dark pour s'en rendre compte et se faire proprement ranger sur la piste de danse.
Body close
You said, Darling, what do you want?
Forgiveness
Everything
To dance like I'm home


Et sur la piste, on va y rester tout au long de l'album. Car, même si le style est largement éprouvé, Gold Class avec ce 2ème LP sorti sur Felte, envoie des compos tout en tension et super efficaces avec des titres comme Get Yours ou Thinking of Strangers. Quelques balades viennent ponctuer cette douce fureur. Le tout est nappé de la voix si envoûtante et pénétrante d’Adam Curley, qui est tout simplement irrésistible. (El)

samedi 2 septembre 2017

2013 en 20 disques

Flash-back sur l'année 2013 et ce qu'il en reste de meilleur, quatre ans après. Certains disques ont déjà été présentés dans ces pages, d'autres méritaient enfin un coup de projecteur.


Yvette – Process


Un seul album au compteur du duo de Brooklyn, mais un pur bonheur dans la lignée de Cabaret Voltaire ou, plus près de nous, Whatever Brains. Ficelles industrielles enserrant une darkwave aventureuse et bien produite, voici exactement le genre de perle dont je raffole. Plusieurs morceaux sortent du lot, j’aime particulièrement Everything In Reverse.



The Sterling Sisters – Hale



J’avais beaucoup aimé le single Shallow Blood lorsqu’il est sorti, je me suis donc rué sur l’album. Enfin, quand il a bien voulu arriver. The Sterling Sisters étaient formés autour de George Cessna, enfant de la balle puisque son père Slim écume les clubs de rock depuis la préhistoire. Le disque sonne folk sauvage un peu à la manière d’une Patty Smith. Les compositions dégagent un spleen ravissant, plein d’harmonies. La voix de Scout Paré-Philipps vient hanter certains morceaux gracieusement.



Steve Gunn - Time Off



Souvent, les limites entre les styles musicaux sont floues. Certains passages de cet album sont clairement folk, à d’autres moments on est plutôt dans le post-rock, le stoner ou bien une vague néo-folk se dessine à l’horizon. Signe d’un album riche et varié, la voix souvent en retrait apporte ce qu’il faut de relance quand le feu de camp décline.



Soft Kill - Circle Of Trees



Il n’existe à ma connaissance pas vraiment de version vinyle de cet album. Un test pressing circule, mais seule la version cassette a été un tant soit peu distribuée. Certains morceaux ont été réenregistrés depuis. Malgré le son brut façon démo, l’album reste fascinant dans sa quête du graal post-punk. Il arrive tout près de la perfection.





Safewords – Safewords



Formés autour de Colin Swanson-White (Davidians, Formaldehyde Junkies, Voight•Kampff, entre autres) et de Jed Smentek (Temple), les Safewords revisitent le goth rock et le post-punk et auraient pu appeler leur album Joy Of Mercy ou Sisters Of Division. Au choix.




Ritual Howls - Ritual Howls



Dès le départ, la muse a frappé les Ritual Howls dont le premier album oscille entre blues rock et new wave dans un tonnerre sans prétention, mais avec un goût certain pour le vintage. Une comparaison avec les Bad Seeds de Nick Cave ou avec Clockcleaner t’en dira peut-être un peu plus sur ce que tu trouveras dans ces augustes sillons. M’est avis que cette galette deviendra un classique post-punk rien que pour les quatre premiers morceaux qui s’enchaînent au-delà du réel.





Private Pact – Purity



Private Pact oscille entre neo folk et goth punk, entre Death In June et Sisters Of Mercy, en proposant une zik minimaliste carrément chouettos, parfois même sérieusement tubesque. De quoi rester scotché à la platine, à regarder le plafond tourner.




Pop. 1280 - Imps Of Perversion



Second album de Population 1280, il fait suite à l'excellent The Horror qui avait placé la barre assez haut. J’ai pu lire des comparaisons fondées avec les Swans ou Drunkdriver. Musique hermétique donc, parcourue d’éclairs plus mélodiques. Protomartyr-toi de là ou danse à genoux.



Pleasure Leftists - Pleasure Leftists



Cette cassette compile le mini-album éponyme de 2011, trois titres du EP de 2013 ainsi qu’une reprise du 100 Years de Cure. Je suis scotché par la voix de Haley Morris. Il y a un morceau en particulier qui dépasse tous les autres, Elephant Man est également paru en single. Depuis, les canadiens ont sorti un album tout à fait gouleyant. J’espère qu’ils ne s’arrêteront pas en si bon chemin.



Night Sins – To London Or The Lake



Sous des faux airs de Killing Joke de l’époque Night Time, Night Sins envoient des albums cohérents et entrainants, jamais véritablement killer à mon goût, mais suffisamment riches pour susciter l’enthousiasme d’un corbeau. On parlera d'ailleurs bientôt de leur nouvel album.



Lakes - Blood Of The Grove



Nous touchons là le graal de l’année 2013. Disponible gratuitement sur le bandcamp du groupe, c'est peut-être le disque le plus réussi de Lakes, cette aventure néofolk australienne redéfinissant le terme « puissant ». Le choix du morceau à présenter ici est cornélien, comme pour tous les albums magistraux. Je m’en irai quérir un air nommé The Longest Reign.




Kent State - The Wrong Side Of History



Une petite merveille de l’underground porte comme un parfum de Dinosaur Jr des années 2010. Le groupe n’a malheureusement rien produit depuis, ou presque, mais je ne désespère pas d’entendre une suite.





Jewish Starr - Jewish Starr



Une autre petite merveille de l’underground porte comme un parfum de Wipers des années 2010. Le groupe n’a malheureusement rien produit depuis, ou presque, mais je ne désespère pas d’entendre une suite.




Israël Regardie - Tu N'es Personne



Un des groupes post-punk les plus prometteurs des dernières années venait de Lyon. La cassette sonne comme une vraie démonstration qui n’a malheureusement pas abouti à l’album espéré. Restent donc ces titres qui se suffisent à eux-mêmes, au top de mes favoris de l’année 2013.




Industrial Park – Cold White



Chant du cygne du duo de Portland, Cold White offre cinq compositions et une reprise des Sisters Of Mercy, Valentine. Cet EP porte bien son nom, on nage en pleine cold wave, tragique et mystique. Toute leur discographie est trouvable sur leur bandcamp. Une bonne okaz de profiter de cet excellent groupe paru sur le non moins excellent label parisien Desire recs.




Hooded Fang – Gravez



Une fois dépassée la mauvaise première impression visuelle, cet album ravira celles et ceux qui se fournissent en came chez In The Red, Hozac et autres Burger Recs : des hits inspirés du surf rock 60's et de la new wave des B 52's pleuvent tout au long du disque.





Hausu – Total



L'album d'Hausu me fait le même effet que le Crumbling The Antiseptic Beauty de Felt. Le premier point commun entre les deux groupes, c'est la maîtrise du gratouillage. De la belle virtuosité qui donne envie de faire du air guitar avec les doigts.




Blue Krishna - Youth In Chains


Si comme moi tu es grand fan de Durutti Column et des musiques avec une cinématique puissante, les deux cassettes de Blue Krishna méritent ton attention. Side-project conduit par Alex Jarson de Body Of Light, l’EBM est délaissée au profit d’un mélange subtil néofolk et synth-pop. Youth In Chains était sa première démo, coup de maître.





Blessure Grave - The Flashing



Mini-album exceptionnel, au firmament des productions new wave post-punk de 2013, The Flashing ne contient que des hits. Tu sais sans doute que Blessure Grave et Soft Kill partagent le même compositeur / chanteur. On navigue dans les mêmes eaux troublées, cold wave intense et pénétrante.




Anasazi - Nuke York 2013 Demo



On a déjà parlé de Anasazi dans P&C, comparé leur son à celui de Bauhaus et de Siouxsie. Cette cassette faisait suite aux deux excellents EP et à une première démo. Je la trouve inégale, mais les meilleurs morceaux sont vraiment réussis.