samedi 27 janvier 2018

2017 remarquables

Il n'y a pas que la crême qui mérite d'être citée. Une vingtaine d'autres disques ont aussi retenu mon attention pour rejoindre des étagères déjà chargées. Quasiment que des productions indépendantes, bien sûr. Les gros labels ne semblent plus bons qu'à rééditer, à l'infini, leur backcatalog. La fraîcheur se trouvera donc, encore et toujours, réalisée à la main, dans des tirages parfois ridicules, 100 copies...





Arcane - Whispers


J'avais trouvé la démo prometteuse, l'album a mis quelques temps à venir mais se montre  onctueux à souhait. De l'école post-punk de Portland dans le texte, peu de surprises, un disque bien emballé qui revient sans grimace sur la platine. 



Ascending - Earthlings



Ascending avait sorti une cassette sur l'excellent label berlinois Detriti il y a environ deux ans. M'avait pas marqué. La deuxième cassette frappe direct au casque. Darkwave instrumentale, d'aucuns diront electro, je les laisse confondre. Rien entendu d'aussi chouette dans le genre depuis Blue Krishna.



Bootblacks - Fragments


De la bonne régalade darkwave comme il y en a eu finalement assez peu cette année. Petit côté Depeche Mode pas pour me déplaire, l'album manque un peu de constance mais certains titres le propulsent dans les albums 4 étoiles de 2017 chez P&C. 



Bruised - A New, Inviting Scent


On avait déjà entendu parler de Bruised dans la petite interview de Torture Love. Les premiers morceaux en ligne servaient d'amuse bouche. La cassette reprend tous les titres qui flottaient dans un nouvel enregistrement convaincant. Je suis assez surpris qu'aucun pressage vinyle ne soit disponible, d'autant que la cassette est épuisée. Les amateurs de post-punk sauce australienne l'ont certainement déjà tous adoptée.



Child Of Night - Breathless


Morceau de bravoure darkwave qui m'évoque fortement Trisomie 21, sauf que ça vient de Columbus, Ohio. La qualité de compo et le son plus qu'honnête m'ont fait régulièrement écouter cette cassette et comme d'hab' j'aimerais bien voir une version vinyle éclore. Si t'en peux plus d'attendre un nouveau Blessure Grave, y'a moyen de patienter avec cet enfant de la nuit.




Death Of Lovers - The Acrobat


Alors que j'avais adoré le précédent EP, je suis resté un peu sur ma faim avec cet album au visuel tout naze. Complètement incompréhensible alors que le disque sonne l'enfer et pourrait choper l'oscar de la meilleure production post-punk cette année. Le disque, inégal, recèle quand même quelques bijoux. Pour le coup, j'attendrai une édition européenne avec une pochette différente.



Delacave - If I Am Overthinking, Talk About Anything, Any Damned Thing



Teenage Menopause nous a offert le troisième opus de Delacave en début d'année. Le disque a eu le temps de tourner, encore et encore. Peut-être un chouille moins inspiré que le précédent.





DRIFT. - Genderland


Si tu as aimé Them Are Us too, tu te délecteras méchamment de la pop rêveuse de Drift. aka Natalia Bruno. Elle tente une approche musicale à la fois sobre et sophistiquée, sans psychédélisme, mais le fog qui flotte sur ce disque te fait planer aussi surement qu'un splif.



Duds - Of A Nature Or Degree


Difficile de ne pas penser à Devo en écoutant Duds, pourtant les Anglais ajoutent leur propre touche, post-punk. Si les disques de Whatever Brains traînent sur ta table de nuit, vient goûter le plaisir des syncopes ! 



Fearing - Black Sand


Sans faute jusque là pour Fearing. Tout est bien, faut juste arriver à mettre la main sur leurs prods. Le EP 4 titres sorti fin 2017 est sold out direct. Tu parles, 100 copies. Dommage, j'aime beaucoup.



Jessica 93 - Guilty Species


Ça faisait un moment que je n'avais pas kiffé un disque de Jessica. Depuis le premier à vrai dire. Le nouvel album a subi son lot de rotations toujours validées de hochements de tête. Le shoegaze va bien. 



John Maus - Screen Memories


Six ans se sont écoulés depuis le magnifique We Must Become The Pitiless Censors Of Ourselves. Où était donc passé John Maus ? planqué à regarder des VHS ? 




Lakes - Silver Thorns


Si cet EP de Lakes n'est pas arrivé dans ma liste de la crême de la crême, c'est peut-être que le sieur Bailey s'est entouré d'un groupe et qu'il a perdu quelque chose dans l'histoire. Baisse de régime, concessions aux idées des autres, va savoir. Silver Thorns s'écoute tranquillement, quand même.





Marbled Eye - EP 2


Second EP en provenance de Oakland, c'est beau joli tout plein, cette affaire. L'album sera guetté comme le lait de soja sur le feu. Cascade de guitare en riffs arpégiens et voix très post-punk, je trouve que la recette fonctionne très bien.



Mark Cone - Now Showing


Un nouvel astéroïde dans l'univers fascinant du synth-punk, où les albums durent à peine le temps d'un maxi de Killing Joke. Monsieur Cone nous fait donc l'honneur de nous faire danser la gigue comme pas permis. Meilleur déconnade depuis Hank Wood !



Midnight Garden - Condition And Environment


Chouette cassette des Canadiens, après une première démo très lo-fi, celle-ci est mieux produite, à mettre en parallèle avec Fountain dont on a malheureusement plus de nouvelles. Ce genre de cold wave me fait toujours fondre, surtout quand le riff de gratte s'avance, imperturbable. 



Negative Space - Gestalt



Post-punk, parfois à la limite du post-hardcore, le disque rugueux de la liste. Venin Touch & Go. Malsanité. Irrégularité. Brillance, parfois.



Night Sins - Dancing Chrome


Les Night Sins brassent large dans le champ goth wave. Vraiment très large. Trop pour moi, parfois. Il reste pourtant des morceaux qui me balancent contre le mur. C'est encore le cas avec ce troisième album. La prod est impeccable, j'aimerais voir sur scène.



Orion - Orion


Tout près du top 10, cet album d'Orion. Il a fallu trancher, mais finalement je n'ai pas grand chose à lui reprocher, c'est un excellent disque de post-punk, façon australe. Quelques hits parsèment l'engin, plaisant comme Gold Class.



Plastic - Plastic


Deuxième groupe de Chicago dans la liste, je ne sais pas encore si, dans quelques temps, ce petit album ne rejoindra pas la crême. Je sens un potentiel dingue, gâché par une production qui manque d'ampleur. Qu'on leur donne leur Butch Vig, leur Martin Hannett ! Les derniers morceaux du disque ressassent à leur sauce l'essence de la Pornography de Cure. Argument définitif pour aiguiser ta Curiosité.




Plomb - Unity


De la clique de Frustration, mais avec un autre angle d'approche. Ferait un bon split avec Catalogue. Ce EP est un peu court, on attend quelque chose de plus consistant la prochaine fois. Et ça sera tout près du top 10 !



Protomartyr - Relatives In Descent


Habitués du podium, les Protomartyr m'ont laissés sur ma faim. Non pas que le disque soit mauvais, loin de là, il est simplement décevant. Quelques morceaux sauvent la mise, mais je ne crois pas que ce soit le disque de Protomartyr qui reviendra le plus souvent.




Wire - Silver / Lead


J'aurais pu mettre ce nouvel opus de Wire dans la liste du top 10, mais place aux jeunes ! Encore un très bon disque de Mr Newman et sa clique. Aussi dandy que And Also The Trees, mais plus rock. Perfection pour terminer cette liste. (Ph)




samedi 13 janvier 2018

Crème de la crème 2017

Crème vegan, cela va sans dire. En 2017, pour la première fois j'ai vu des rayons Veggie fleurir dans les grandes surfaces près de chez moi. Il était temps.
En 2017 est née une flopée de grands artistes dont on reparlera plus tard. D'autres s'en sont allés. C'est chacun son tour. Poussez pas derrière !
En 2017, quelques disques cinq étoiles ont ravi nos oreilles. Certains ont même déjà fait l'objet d'une petite bafouille sur ce blog. Pas tous. Voici donc par ordre alphabétique une sélection des disques de l'an passé qui ont rejoint définitivement la discothèque P&C.




Century Palm - Meet You


Le disque très Buzzcocksien de Century Palm se laisse creuser encore et encore, jusqu'à l'ivresse. Il est revenu un très grand nombre de fois sur la platine, s'imposant en douceur. Je ne compte plus les disques sortis par Deranged sur mes étagères...




Drab Majesty - The Demonstration


Sans faute pour Drab Majesty jusque là : un son unique, des arpèges acrobatiques, des ambiances qui oscillent entre Felt, And Also The Trees et les Cure, tout ça géré de main de maître. Top 3.




Gold Class - Drum


Parcours similaire pour Gold Class, deuxième album et une autre perle, brassée de hits dans une ambiance légèrement Smiths. De la riffaille de guitare en pagaille, de la voix qui swingue, du rock, des ballades, de la compo inspirée, tous les éléments sont présents pour user le disque jusque la corde, si jamais y'avait de la corde sous le plastique. Top 4.




Jon Edifice - Jon Edifice


La très bonne surprise de l'année, ce projet solo me rappelle le Total Control des débuts qui aurait fusionné avec Lakes. Le résultat n'est pas très loin d'un Death In June, par moment. L'album enchaîne, s'insère, conquiert. Top 1.




Nerve Quakes - A New State


Décidément très orientée Australie cette année chez P&C, ce premier album des Nerve Quakes pullule de hits presque new wave que n'auraient pas reniés Blondie ou Patty Smith. 




Rank / Xerox - M.Y.T.H. EP


Attendue depuis très longtemps, la suite du génial album de 2011 ne comporte que quatre titres, mais la qualité est là et suffit à mon plaisir. 




Staccato Du Mal - Les Amants


Pas beaucoup d'albums de darkwave dans la liste cette année, mais celui de Staccato a trouvé le chemin rien qu'avec le titre qui ouvre l'album. Une tuerie à mettre bien fort en voiture. Par rapport aux albums précédents, la voix s'efface légèrement. Les Amants ressemble à une bande originale, nouvelle vague, noir et blanc.




Total Control - Laughing At The System



Logiquement, tu n'es pas surpris de trouver Total Control dans cette liste. Même si le disque est paru en décembre, il a déjà subi les assauts du diamant à moult reprises. On y trouve une musique qui évolue, qui emprunte, coincée entre UV Race et Eddie Current Suppression Ring. Future crème. Top 5.




Uniform - No Trending



Découverte majeure de cette année, même si les lascars ont déjà éclusé les bars de la scène DIY d'Atlanta, Uniform marche dans les pas de Transfix avant qu'ils ne changent de nom pour Trans FX et se perdent... Ce No Trending prend à contre-pied, dribble et marque, à chaque morceau. Pan ! Top 2.



Winter Severity Index - Katabasis



Une réédition CD du Survival Rate EP (2013) assortie de morceaux de compilations diverses et variées, sur le papier pas de quoi se relever la nuit. Sauf que le EP lui-même est chaud à pécho et que les bonus trax déchirent au-delà du raisonnable. Reprises de Frozen Autumn et de Joy Division pour faire bonne mesure... Ce CD s'écoute sans fin, on le retrouvera peut-être dans une autre liste, celle des chouettes rééditions 2017.




D'autres disques intéressants feront l'objet d'un nouvel article, le temps de finir de digérer les productions de 2017 qui sont passées à notre portée. (Ph)

samedi 6 janvier 2018

November Növelet ‎- From Heaven On Earth

1999. Mr. Arafna recyclait le Pre-Millennium Tension de Tricky à la sauce neofolk-indus. Merci au copain Jessy pour la chouette découverte.



On ne peut pas se contenter de l'adjectif "sombre" pour décrire cet album. Quasiment tout électronique, il garde néanmoins un côté organique, viscéral, où le corps est entraîné dans des danses chamaniques, loin du disco du 1er janvier.


Là où je trouve les disques de Haus Arafna comme le New York Rhapsody un peu trop consensuel, ce From Heaven On Earth concentre tout ce que j'apprécie dans la zik électronique, sons tordus, créativité, justesse. Le trip sans le hop. (Ph)