lundi 30 janvier 2017

Guerre Froide - Archives

Cette bafouille est en chantier depuis un bail. Chantier prioritaire cela dit, tant la voix d'Yves Royer a hanté ma jeunesse.


J'ai donc profité de la réédition CD par le merveilleux label Infrastition pour fabriquer une vidéo et la poster ici. Note bien que sur le catalogue du label tu trouveras du Mary Goes Round, du Martin Dupont, du Asylum Party, entre autres, pour situer le niveau.

Guerre Froide, groupe du nord de la France, toujours actif, symbolise toute une époque. Pourtant, encore aujourd'hui leur son ne me parait pas obsolète. La poésie noire qui habite les textes est intemporelle. 


Archives reprend des morceaux qui étaient déjà sur la première cassette Cicatrices, dans une version nuancée, parfois Live sur la face B. Mais que ça ne t'inquiète pas. J'ai écouté cette cassette pendant des années sans savoir si c'était un "vrai" Live ou pas. Il n'a a pas vraiment de différences dans le son.
Si tu connais déjà Guerre Froide, tu seras peut-être content de réentendre ces chansons dans leur version remasterisée du CD de 2011. Un tout petit coup de lime bien senti, une remise au centre de la stéréo, c'est parfait et ça donne une archive nettoyée, essentielle, authentiquement froide, pour bien commencer la semaine. (Ph)

dimanche 29 janvier 2017

Forever 2016

Toujours un peu longue à la détente... Sans ordre particulier, sans tout ce qui est sorti en fin d'année et entre autres, voici mes top disques de l'année 2016 :

Swans - The Glowing Man


Quelle tarte cet album de Swans. Ce skeud est une composition, une fresque sonore. Les morceaux s'assemblent entre eux pour t'emporter, t'envoûter, t'éclater pendant plus de 2 heures. Et c'est ce que nous avons eu le plaisir de vivre live à Reims. Résultat : 2h15 de frissons, de headbanding et de sourires béats à tes potes. Aussi bien sur disque que sur scène, on a l'impression de vivre une expérience mystique et apocalyptique et c'est vachement bon.
Mes morceaux préférés sont Cloud Of Unknowing, Frankie M et the Glowing Man.



Usé - Chien d'la Casse


Entre des grognements de clébards et des hurlements d'alarmes incendie, Usé envoie un mélange de punk, de noise et de sonorités technoïdes. Sombre, chaotique et électrisant à souhait. Born Bad Records a sorti ce LP de l’Amiénois Nico (de chez Headwar, Les Morts Vont Bien...), seul aux commandes de cet opus qui ravira les amateurs de la came de chez Teenage Menopause (Jessica93 et consorts). 
Mes morceaux préférés sont Amphétamine et Infini.


Et si vous voulez de la chronique qui déboîte, allez lire celle de Casbah Records ici. Énorme.

ISS - Studs


Ach! Whatever Brains qui auraient bouffé les Béruriers Noirs. Tous les titres commencent par One Two Three Four. J'ADORE, ça file trop la patate. Les 6 titres sont sortis en cassette à 50 exemplaires. Youpi! je me contente des mp3 en attendant une sortie moins intimiste. ISS poursuit dans la même lignée que sur leur première cassette et délivre un punk survitaminé.
Mes morceaux préférés sont What Should'Ve Been (Early Fast Version) et C.H.U.D.F.R.E.A.K. Swapmeet.


Kevin Morby - Singing Saw

 
J'aime beaucoup ce 3ème LP du leader de The Babies, sorti sur le label Dead Oceans. Quittons le registre habituel des Pigeons et Corbeaux pour s’enivrer dans un disque estampillé indie rock et se plonger dans de douces folk songs. A l'image de Singing saw.

 
Sans avoir beaucoup de références dans ce style musical, je retrouve chez Kevin Morby du The Black Heart Procession ou The Decemberists (et bien sûr du Cohen, du Dylan...). Et sur ce disque, il y a ce hit I've been to the Mountain, à consommer sans modération.


Night Beats - Who Sold My Generation


Il y a 1 an le 29 janvier 2016 sortait chez Heavenly le 3ème LP de Night Beats. Ça fait donc presque une année que je m'envoie ce Who Sold My Generation et dans 20 ans je suis certaine de le rejouer encore. Ce groupe est énorme tant sur scène que sur disque. Du rock garage subtile et très léché mâtiné de psychélisme. Je peux aimer écouter Black Lips ou Black Angels et... m'en lasser mais Night Beats impossible. Pis, les paroles sont assez plaisantes, à l'image du titre de l’album, ça dénonce pas mal notre époque : confer le morceau No Cops.
Bon, je manque terriblement de partialité : je kiffe tous les morceaux et je surkiffe ce Bad Love.


Frustration - Empires Of Shame
 

C'est marrant de garder Frustration pour la fin de ma laborieuse liste top album de 2016... J'ai toujours beaucoup apprécié ce groupe français qui officie dans ma came musicale. Je connais tous leurs disques, je les ai vus en concert, j'aime le label... (Born Bad records) Et la voilà, la subtilité de notre langue, je viens d'écrire "apprécié" à propos du groupe, terme que je réfute pour ce 3ème LP car c'est une bombe ! Du premier au dernier morceau, ce Empires of Shame m'injecte une énergie et distille dans mes organes un plaisir certain. La musique est, pour moi, une affaire de sensations, la technique et tout le toutim je n'y capte pas grand chose. Quand c'est bon, je le ressens et là, que ce soit sur des morceaux très punk rock comme Excess ou plus new wave comme Cause You Ran Away, Frustration envoie du lourd : des lignes de basses soutenues, des riffs de guitares acérées, des rythmiques hypnotiques et selon, ça chante, ça hurle, ça braille. Entre la tarte en entrée délivrée par le premier titre Dreams, Laws, Rights and Duties et le succulent No Place de la fin, y'a de quoi danser comme un guedin sur tout le disque. Vraiment favori ;-)



A cette liste, j'ajoute The Woods Of Heaven de Pleasure Leftists, Into The Blue de Sievehead (fin 2015), le LP d'Exploded View, Choke de Soft Kill, le LP de Malaïse, Bouquet de You., A Corpse Wired for Sound de Merchandise, Born Into The Waves de And Also The Trees et Songs For Our Mothers de The Fat White Family presque tous (r)évoqués par ici. (EL)


Max Guld ‎– For Enden Af Corridoren

Elodie a eu le nez creux en chopant cette réédition par l'excellent label Dark Entries, à qui on doit par exemple la compilation de Parade Ground - The Golden Years.


Pochette dépouillée pour musique minimale, parue à l'origine au Danemark en 1985, en cassette uniquement, dans un tirage limité à 100 copies. Par miracle, l'album a traversé les âges sans disparaître complètement et le voilà 30 ans plus tard enfin à sa place sur le plastique noir. Cet immense disque de synth wave bricolée avec peu de moyens déploie son l'inspiration à tous les étages. On pense Kraftwerk, évidemment. Residents aussi. Et puis le gout de neofolk reste en bouche à la fin du disque. Pas toujours dark, mais quand même un peu.


Le plus étonnant dans tout ça ? la voix de Max Guld, assurée et tranquille, distille des mélodies subtiles taillées dans des roches volcaniques. Quand un morceau propose une accalmie, un contrepoint vient assombrir l'horizon, histoire de rappeler qui c'est Raoul. 



Je ne sais pas si on peut faire plus brut et vivant avec des instruments synthétiques. Avec ses tubes maussades, l'album a d'ores et déjà acquis son statut de classique chez P&C. Il se trouve encore facilement en boutique, mais vu le côté indispensable de l'objet, ça ne devrait pas durer... (Ph)


mercredi 25 janvier 2017

Hard Reign - Hard Reign

Il faut un début à tout, parait-il ? Je n'ai jamais chroniqué ici de mp3 mais cet unique album de Hard Reign n'est, à ma connaissance, jamais sorti en format solide, ni en cassette, ni en CD, ni en vinyle. Il est simplement disponible en téléchargement


Quoi qu'il a donc de si spécial cet album pour qu'on en parle ? je suis interpellé par la qualité du disque autant que par l'absence de support physique. Pas que ce soit la première fois, non. Mais qu'un album aussi classe n'ait pas de version solide reflète, encore, notre époque. On n'a jamais écouté autant de musique, et jamais produit et vendu si peu de disques. Voilà, c'est un fait brut, chacun y apportera sa petite morale.

Revenons à l'album lui-même. Compte-tenu du nom du groupe, je m'attendais à un vague relent de Sisters Of Mercy, mais Hard Reign joue plutôt dans la cour de Death In June, voire de Lakes : neofolk parfumé aux cendres, inspiration anti-guerrière. Peu de variations dans les rythmes qui filent fluides et doux dans une ambiance glaciale, comme si on attendait la mort. Personnellement j'attends plutôt la suite de leurs aventures.


Avec sa mélodie façon Blessure Grave, Two Wolves constitue mon morceau favori. Espérons maintenant une vraie édition en plastique noir. (Ph)



lundi 23 janvier 2017

The Comsat Angels - Sleep No More

The Comsat Angels a édité un premier album Waiting For A Miracle en 1980, rempli plein la gueule de tubes new wave, des Missing In Action, Independence Day, Waiting For A Miracle, Total War, On The Beach, Monkey Pilot... ça enchaîne ! un pur bonheur. Le second disque s'annonçait donc comme un sacré challenge, que Stephen Fellows et sa team ont relevé avec une audace toute sombre dans l'excellent Sleep No More (1981).


Deux titres suffisent à résumer la puissance de cet album. Dans Goat Of The West on trouve l'énergie électrique du groupe de qui U2 et The Edge eux-mêmes semblent s'être inspirés. Les deux groupes ont tourné ensemble. 


Sur l'album, Light Years vient juste après. Randonnée mortelle qui en rappelle d'autres parues sur un certain Pornography sorti l'année suivante, elle atteint son point culminant avec le refrain : 

Years of life
Waiting for what might have been
No more
Tale our friends raise them up
Keep them safe for us



The Comsat Angels produira encore un album sur Polydor, Fiction (1982) qui montrera une autre facette du groupe, plus proche de Japan ou de Talk Talk. Les disques suivants exposent une continuité dans la recherche du juste compromis entre émotion et énergie. Il y a de quoi creuser pendant des semaines dans la discography des Comsat. A commencer donc par ces deux albums hors du commun. (Ph)




lundi 16 janvier 2017

Catalogue - Catalogue

Malgré tout le soleil du monde, le sud de la France a toujours été enclin à favoriser la darkitude. Martin Dupont comme exemple. Il aura fallu un blog ricain pour que je découvre Catalogue, trio post-punk avec certaines appétences pour la noise, sur son premier album éponyme.


Dans l'ensemble, l'album surprend par une grande maîtrise, un style de composition pop et des idées ravissantes. Je jette quelques noms en pâture : A-Frames, Malaïse, Rhythm Of Cruelty pour les contemporains, Magazine et Siouxsie pour les racines. Fais-toi ta propre idée avec ce About You, qui ferme l'album.


Du bon post-punk, c'est d'abord une bonne basse. Un truc de sourd, qui prend les tripes. Je peux écouter Mosquitos en boucle rien que pour ça.



La bonne nouvelle, c'est que le groupe a survécu à sa tournée au Japon. Je les attends maintenant dans ma contrée, parce que c'est pas le tout de faire des trucs dark, faut encore venir les faire dans des régions polaires. (Ph)