samedi 24 juin 2017

2014 en 20 disques

Où comment se faire plaisir en ressortant des galettes qui s'ennuient sur les étagères. Peu de groupes de majors dans cette liste, mais une tripotée de jolies bêtes qui auront laissé une superbe trace sous la forme de deux gracieux sillons. Sauf pour l'intrus cassette.

Crisis - Kollectiv


Une compilation pour commencer. Ce double LP rassemble les trois premiers 7" de Crisis, précurseurs du post-punk et dont les membres sont allés former Death In June et Sol Invictus, entres autres. Le genre de réédition complètement indispensable si tu veux mon avis.





Delacave - Run Straight To Them And Grunt


Favori absolu dans une scène actuelle riche et dense, les Delacave ont un style assez personnel, une cold wave minimale qui ne renie pas ses origines garage rock. Ils ont surtout un talent étonnant pour écrire de bonnes chansons. Ce second LP en est pétri. Très peu d'albums français me font cet effet là. Ce disque de Delacave est malheureusement presque impossible à trouver. J'ai fini par choper une copie d'occaz' aux US. Un repressage les gens ?




Dream Police - Hypnotized


Side-project de The Men, Dream Police propose une lecture personnelle du neofolk, option super cool. Le genre de disque qui se mérite. Il faut aller au bout des deux faces pour s'en convaincre. Les morceaux s’enchaînent, le temps devient fluide, même le ciel danse. 




Fountain - Fountain



Voici donc l'intrus, la cassette au milieu des vinyls. De bonne facture la cassette, même si j'aurais volontiers investi quelques brouzoufs dans un autre support. Le groupe est Canadien et on te l'avait présenté l'an passé. Les gars s'inspirent de Wire, de The Fall, de Chrome, de Richard Hell, de T-Rex. Y'a pire, carrément.




GG King - Unending Darkness


GG King, des défunts Carbonas. Oui madame. Du mauvais sang, plein la chemise. J'aime quasi tout ce qu'il fait, sauf avec les Gentlemen où il se fout un peu de la gueule du monde. J'aime quand il rock. Là, il est intouchable. Il faudra que je revienne sur les Carbonas quand même, un jour...



Gluebag - Confused


Magnifique réédition de l'album paru initialement en 2008 en cassette, il aurait été dommage que cette merveille de proto-punk reste aussi confidentielle. Quand j'ai eu le disque, j'ai du l'écouter dix fois en trois jours. La voix traînante et les mélodies rappées donnent un côté naturel à un genre qui peut vite sentir la naphtaline. Le Confused de Gluebag me donne juste envie de me décoller les hanches. Valeur sûre.




Hank Wood And The Hammerheads - Stay Home!!


Il se passe toujours quelque chose à New York. La bande qui gravite à Brooklyn autour de Toxic State records produit chaque année un ou deux disques essentiels, comme ce second album de Hank Wood. Je te l'accorde, on est un peu plus dans le punk que dans la wave. C'est un disque pour soirée tonique, pas pour faire la larve sur le canap'. Le premier album est tout aussi bon, Y'aura t-il une suite ?



Late Bloomer - Things Change



Le post-punk de ces jeunes ricains se pare de colorations pop-punk qui me rappellent parfois les Buzzcocks. Les Wipers aussi. Je t'ai déjà parlé de ce disque l'an passé, je l'aime toujours autant. Une suite devrait paraître cette année. Kif.




Lower - Seek Warmer Climes


J'avais adoré le single Someone's Got It In For Me. L'album est donc passé direct à la casserole. Dans les nuances et les méandres du disque, je me suis d'abord un peu perdu. Et puis les repères sont apparus plus nets. La musique de Lower a besoin d'un peu de temps, elle s'apprivoise. Elle symbolise aussi le renouveau du post-punk, affranchi et contemporain. A jouer juste après Viet Cong / Preoccupations.



Martial Canterel - Gyors, Lassú



Cas évoqué récemment dans P&C, ce disque est une petite merveille, très finement produite et dont l'écoute au casque seule révèle tous les secrets. On s'installe, on ferme les yeux, on est parti.




Martyrdöd – Elddop



Complètement inclassable, issu de la scène hardcore suédoise, Martyrdöd contraste avec ses congénères crustie par une approche progressive qui donne une ampleur magistrale à leur musique. Un peu comme un Tragedy qui aurait été au bout de ses idées. Les riffs de guitare emportent tout, façon High On Fire. Le disque me scotche encore à chaque écoute.



Merchandise – After The End



Troisième véritable album de Merchandise, une nouvelle étape est franchie avec la signature sur un gros indé. Le disque se révèle divinement produit, entre chatoyantes envolées et groove solide. Tout est juste, à la bonne place. Beauté fatale.





Nun - Nun


Les Kas Product auraient-ils essaimé jusqu'en Australie ? on pourrait le penser en écoutant Nun. Le disque passe toujours aussi bien trois ans après. Le futur album sera disséqué dès sa sortie, sois en sûr. 




Pig Eyes - Pig Eyes


Grande fantaisie que ce second album, qui couvre des styles divers et variés avec goût. On avait causé de lui l'an passé, t'en souviens-tu ? un vibrant mélange de stoner, de folk et de noise, ça ne s'oublie pas.




Protomartyr - Under Color Of Official Right


Un écho de Magazine venu de Detroit signait en 2014 un second signal fort. Comme le groupe anglais, Protomartyr use à propos de riffs tantôt minimaux, tantôt complexes, parachevés par une voix qui ne fait pas que chanter. J'aime beaucoup les textes de Joe Casey. Il sert les dents et avance en ligne.




Ritual Howls - Turkish Leather


Trois albums au compteur pour Ritual Howls, pas une faute de goût. Je cherche encore. Les gars ont le sens du blues, mais leur univers est moins bucolique que celui de Robert Johnson. On a affaire ici à une version urbaine de l'âge de Google. Le gars Nick Cave doit apprécier.




Savage Republic - Aegean


Les Californiens poursuivent leur oeuvre et ce Aegean constitue leur septième album depuis 1982. C'est un long disque constitué d'une vingtaine de chansons qui lorgnent souvent du côté de Wire, mais aussi de Killing Joke. Les vocaux se contentent du minimum, façon post-rockSorti initialement en CD, il a été pressé en vinyle par Nuit Et Brouillard à Lille. Voilà une idée qu'elle est bonne !




Total Control - Typical System


On voue un véritable culte à Total Control chez P&C. Maximale génuflexion. Difficile de résumer une religion en trois phrases. D'ailleurs, comment décrire un ressenti autrement que par des mots banals ? je ne peux que t'enjoindre à te faire ta propre idée si jamais tu n'étais pas déjà croyant.




Transfix - Transfix


Peut-être bien mon disque préféré sorti en 2014. Les deux albums suivants m'ont un peu déçu, mais celui-là, pfff... je l'ai creusé comme un nouveau Wipers. Il y a tout ce que j'aime sur cet LP, le meilleur du post-punk et du death rock.  La production minimale du disque est à l'image de ce qui se fait à Olympia d'habitude. On sent les racines folk. Maintenant un nouvel album arrive, il est en écoute ici




Whatever Brains - SSR-63 / SSR-64


Ce drôle de disque contient deux petits albums réunis par le label sans doute dans un souci économique. Ils sont d'ailleurs assez différents, entre vraies ambiances post-punk et bidouillages électroniques lumineux. Les Brains passent sans vergogne de la pop la plus soda à des univers plus intimes et plus sombres. Leurs disques sont des voyages inattendus dans des pays où la musique est libre d'aller où elle veut, sans forcément chercher à plaire. (Ph)



mercredi 21 juin 2017

Mountain Bike - Too Sorry For Any Sorrow

Si vous avez besoin d'un brin de fraîcheur, je vous conseille vivement de jeter une oreille à ce Too Sorry For Sorrow. Mais attention, vous allez avoir bien du mal à ne pas vous onduler en écoutant ce skeud. Les ingrédients ? Des mélodies pop, un soupçon de surf et de garage 60's. Bien secoué, c'est succulent. Du pur jus! A l'instar de The Lonely Place.


Et les 9 autres titres sont tous du même acabit, terriblement bien arrangés avec un son très léché.
Mountain Bike viennent de Bruxelles, vous trouverez ce LP chez Teenage Menopause et Humpty Dumpty. Pour le reconnaître, facile! il a un sticker petit cœur poilu façon coucougnette. Cœur présent sur les ronds centraux et sur la carte de téléchargement, ce qui, entre nous, a bien fait marré ma plus jeune fille. C'est vous dire si les 4 gars sont des lovers à la cool. Nous avons eu l'occasion de s'en rendre compte récemment en concert. Non seulement, le groupe joue super bien mais il se marre et prend visiblement plaisir sur scène, les chœurs font des HOUOUU et des AAAHH et je suis tombée complètement sous le charme. 

Je pourrais vous mettre tout l'album à l'écoute, cela étant, je kiffe quand même plus les morceaux les plus pêchus comme Good For Nothing (El).


lundi 19 juin 2017

Safewords - Safewords

Déjà quatre ans depuis la parution de cet excellent et malheureusement unique disque de Safewords. Depuis je guette une nouvelle galette, en vain. C'est bien dommage.


Formés autour de Colin Swanson-White (Davidians, Formaldehyde Junkies, Voight•Kampff, entre autres) et de Jed Smentek (Temple), les Safewords revisitent le goth rock et le post-punk et auraient pu appeler leur album Joy Of Mercy ou Sisters Of Division. Au choix. 


En général, les groupes de Colin font plutôt dans la qualité. Avec des ingrédients classiques, les Safewords composent des chansons qui tiennent la route. Le disque est parsemé de très bons moments et contient même plusieurs hits maussades.


Voilà donc pourquoi je guette les annonces de sorties de Deranged records, attendant une suite à ce magnifique album. J'ai pu me consoler avec Pleasure Leftists et avec Century Palm, dont on parlera sans doute bientôt. (Ph)



dimanche 18 juin 2017

Jon Edifice - Jon Edifice

Juste quand je pensais avoir fait le tour de la scène post-punk Australienne actuelle me parvient l’écho d’un aventurier solo. Bingo ! Le drôle envoie un album où il est partout en total contrôle.




Total mystère autour de lui, il avance masqué. Sa démo 4 titres avait déjà fait lever quelques sourcils. Les morceaux ont été réenregistrés et sortent sur un album éponyme qui tient franchement la route. L’influence des Anglais primitifs est certes évidente et l’aventure ne se déroule pas vraiment en terre inconnue. Cependant, je trouve l’inspiration du bonhomme assez fraîche, de Crisis à Wire en passant par les Astronauts. Les progressions mélodiques s’enchaînent avec grâce et je comprends mieux pourquoi le disque sort sur un label tout à fait prometteur, Funeral Party. Plusieurs hits en puissance sur le disque dont le premier morceau Park, je te laisse écouter la bête en entier pour te faire ton avis. (Ph)


samedi 10 juin 2017

Garden Of Mary - The Agony In Memory

J'avais déjà vu cette cassette, ou plutôt ces morceaux en ligne, sans les écouter. Des fois tu cliques, des fois tu cliques pas. Ou alors ça prend du temps. C'est ce que j'ai fini par faire presque par hasard...



Et là, dès les premières secondes, le verdict est tombé. J'aurais du cliquer plus tôt. 


Le premier morceau me met la misère. Je vais avoir besoin de l'objet, mais la cassette, parue fin 2016, est épuisée. 


On n'est vraiment pas loin du niveau de Soft Kill et de Drab Majesty. De Branches aussi. J'aime le traitement assez minimal sur la voix principale. Pas besoin de plus. Les chansons, bien composées, promettent un certain nombre d'écoutes plaisantes.


Il ne reste plus qu'à attendre un vrai album. Là, je cliquerai direct. (Ph)

lundi 5 juin 2017

Straight Crimes ‎- Windows Have Feelings

On peut dire tout ce qu'on veut sur les US, critiquer leur président, leur politique hégémonique, etc. mais quand il s'agit de rock, merde, ils se posent là. Straight Crimes est donc un duo qui vient des US, de Oakland plus précisément. Pas loin du fief de Maximum Rock'n'roll et de Iron Lung records. Ils ne dépareillent pas avec d'autres excellents groupes du coin comme Unity, Behavior ou Naked Lights.



Le disque a une bonne gueule DIY, pochette carton souple sérigraphiée et livret photocopié. Il a été pressé à juste 300 copies. A la première écoute il m'a franchement rappelé le premier album de Vaz, dont il partage la même formule Guitare / Batterie. Le batteur, parlons-en. Un vrai moteur de compète. A te faire déhancher toute une maison de retraite. Le chant apporte un côté British qui rend le groupe original. Par instant, j'ai l'impression d'entendre John Lydon dans PIL. Mais, tout compte fait, Straight Crimes a une vraie personnalité et le disque sonne frais. Je te le mets en entier pour que tu ne rates rien. Mon moment préféré est au milieu de la face B. Why Does The World Exist? / Wet Cigarette, les deux morceaux s’enchaînent. (Ph)