Mis dans mes oreilles par Elodie, l'album d'Heimat s'aventure en de bien étranges contrées. Bien que paru en 2016, on pourrait le croire venu tout droit de la grande époque du Krautrock. Le chant en allemand peut-être.
C'est le genre d'album qui s'installe insidieusement, on y retourne pour voir, puis les morceaux laissent leur marque et on se retrouve à chercher ce que le groupe à pu faire d'autre. Pas grand chose à vrai dire, une démo. Un membre de Cheveu pour animer des machines, une voix féminine qui plane au dessus, on se perd en références, entre Swans, Father Murphy, 69, Delacave.
Présenter l'album en deux morceaux relève d'une mission impossible. En choisir deux même est compliqué. Le disque me plait dans son ensemble. Le titre qui clot l'album me rappelle X Mal Deutchland.
Il te reste à écouter la bête en entier pour te faire ton avis. Pour ma part il a rejoint la liste des favoris de 2016. (Ph)
En 2012, je suivais toutes les sorties du label US Perennial qui avait déjà produit Milk Music et Broken Water. Le top level. Cairo Pythian est arrivé avec une étiquette étrange, à peine rock. Délicatesse et mélancolie.
Je raccroche Cairo Pythian à une vaste scène incluant David Bowie et Gary Numan, où se mèlent l'organique et le synthétique et pour laquelle le préfixe post porte son sens post-humaniste. Les influences sont dépassées, la recherche devient pure.
On peut facilement se tromper sur ce disque qui ne paye pas de mine. La production n'est pas ravageuse, il ne contient pas vraiment de morceaux disco à passer en soirée, c'est typiquement le bon album underground de connaisseur, encore facile à trouver avec les super nouvelles technologies.
J'aime particulièrement les morceaux aux confins du neofolk et de la darkwave. Monte le son. Pratiquement tout l'album joue dans cette sphère. Les autres disques de Cairo Pythian m'ont moins remué, quand celui-ci est presque magique. (Ph)
J'ai revisité Ministry récemment, enfin la période que je connais, qui va du premier album à Filth Pig. Je ne me suis jamais préoccupé de la suite de leurs aventures, ça viendra peut-être puisque le groupe est toujours actif. Comme Black Sabbath, je pense que Ministry a donné le meilleur de lui-même dans les six albums studio. Parmi ces albums, ma préférence va à Twitch.
Twitch, ce n'est pas le Ministry gavé de grattes heavy, c'est celui-ci qui traduit EBM en américain. Cette proximité avec Front 242 a sans doute permis des rencontres qui ont engendré des collaborations comme les Revolting Cocks. La production d'Adrian Sherwood électrise le disque qui s'écoute très bien au casque. Encore une fois, les mp3 sont intéressants pour découvrir de la zik, mais pas pour en profiter pleinement.
Pratiquement tous les ingrédients du futur succès de Ministry sont présents sur Twitch. Je reconnais volontiers que d'autres excellents morceaux figurent sur d'autres excellents albums, Scarecrow, The Land Of Rape And Honey, Burning Inside, etc. La force de Twitch tient en deux points, la constance de la vague et la précision de la broderie sonore. Le disque est bon, de A à Z. C'est assez rare. (Ph)
Juste quand je me disais que la cassette mériterait bien une édition vinyle, le généreux label parisien Danger exauce mon vœu. L'occasion est donc donnée de causer de cette merveille enregistrée en 1983.
Les notes imprimées sur la pochette me permettent déjà de sortir de mon erreur. J'ai longtemps cru que Boris Dzaneck était le nom d'un bidouilleur génial et qu'il avait pondu ce hit darkwave "Dance" tout seul chez lui.
In His Own Words est donc le fruit d'un trio hollandais dans une vague lignée Wire / The Fall. Sûr qu'ils auraient fait une chouette affiche avec Coitus Inc. et Poésie Noire. Le disque ne fera pas tâche au milieu de ta collec' de LPs de Frustration.
Super nouvelle donc que cette édition, l'album a déjà fait plusieurs voyages sur la platine, le nouveau mastering donne un peu d'onctuosité au son post-punk assez cru. C'est pour moi LE skeud de la rentrée. (Ph)
Difficile de parler de cet album sans évoquer le décès de la chanteuse dans un incendie à Oakland en décembre 2016. Parenthèse : j'ai toujours aimé la liberté d'expression et d'organisation qu'on trouve dans les lieux autogérés, mais elle a un prix élevé, parfois.
"Remain" porte donc bien son nom, disque témoignage d'un grand talent. La bannière 4AD flotte quelque part dans l'air, même si la bête est estampillée Dais records.
Pop rêveuse et très bien produite, la musique de Them Are Us Too s'appuie sur des claviers aériens et des lignes de chant féminin. Le mélange produit sonne comme une cérémonie mystique et planante, sans les effets psychédéliques progressifs qui en général me gonflent vite.
L'album possède une puissance inouïe sous ses atours de velours. Les morceaux proposent tous quelque chose d'intéressant. Je vois d'ici certains fans des Cocteau Twins les écouter encore et encore. C'est ce que je fais. (Ph)
Essai transformé pour les Australiens de Gold Class et pourtant les poteaux étaient loin et hauts après leur superbe 1er LP It's You sorti en 2015.
L'équipe n’a pas changé et le style reste le même : on est dans un post-punk façon Merchandise, Lower ou Protomartyr. Il suffit d'écouter le 1er titre du LP Twist in the Dark pour s'en rendre compte et se faire proprement ranger sur la piste de danse.
Body close
You said, Darling, what do you want?
Forgiveness
Everything
To dance like I'm home
Et sur la piste, on va y rester tout au long de l'album. Car, même si le style est largement éprouvé, Gold Class avec ce 2ème LP sorti sur Felte, envoie des compos tout en tension et super efficaces avec des titres comme Get Yours ou Thinking of Strangers. Quelques balades viennent ponctuer cette douce fureur. Le tout est nappé de la voix si envoûtante et pénétrante d’Adam Curley, qui est tout simplement irrésistible. (El)
Flash-back sur l'année 2013 et ce qu'il en reste de meilleur, quatre ans après. Certains disques ont déjà été présentés dans ces pages, d'autres méritaient enfin un coup de projecteur.
Yvette –
Process
Un seul album au compteur du duo de Brooklyn, mais un pur
bonheur dans la lignée de Cabaret Voltaire ou, plus près de nous, Whatever
Brains. Ficelles industrielles enserrant une darkwave aventureuse et bien
produite, voici exactement le genre de perle dont je raffole. Plusieurs
morceaux sortent du lot, j’aime particulièrement Everything In Reverse.
The
Sterling Sisters – Hale
J’avais beaucoup aimé le single Shallow Blood lorsqu’il est
sorti, je me suis donc rué sur l’album. Enfin, quand il a bien voulu arriver.
The Sterling Sisters étaient formés autour de George Cessna, enfant de la balle
puisque son père Slim écume les clubs de rock depuis la préhistoire. Le disque sonne folk sauvage un peu à la manière d’une Patty Smith. Les
compositions dégagent un spleen ravissant, plein d’harmonies. La voix de Scout
Paré-Philipps vient hanter certains morceaux gracieusement.
Steve Gunn
- Time Off
Souvent, les limites entre les styles musicaux sont floues.
Certains passages de cet album sont clairement folk, à d’autres moments on est
plutôt dans le post-rock, le stoner ou bien une vague néo-folk se dessine à
l’horizon. Signe d’un album riche et varié, la voix souvent en retrait apporte
ce qu’il faut de relance quand le feu de camp décline.
Soft Kill -
Circle Of Trees
Il n’existe à ma connaissance pas vraiment de version vinyle
de cet album. Un test pressing circule, mais seule la version cassette a été un
tant soit peu distribuée. Certains morceaux ont été réenregistrés depuis.
Malgré le son brut façon démo, l’album reste fascinant dans sa quête du graal
post-punk. Il arrive tout près de la perfection.
Formés autour de Colin Swanson-White (Davidians,
Formaldehyde Junkies, Voight•Kampff, entre autres) et de Jed Smentek (Temple),
les Safewords revisitent le goth rock et le post-punk et auraient pu appeler
leur album Joy Of Mercy ou Sisters Of Division. Au choix.
Dès le départ, la muse a frappé les Ritual Howls dont le
premier album oscille entre blues rock et new wave dans un tonnerre sans
prétention, mais avec un goût certain pour le vintage. Une comparaison avec les
Bad Seeds de Nick Cave ou avec Clockcleaner t’en dira peut-être un peu plus sur
ce que tu trouveras dans ces augustes sillons. M’est avis que cette galette
deviendra un classique post-punk rien que pour les quatre premiers morceaux qui
s’enchaînent au-delà du réel.
Private Pact oscille entre neo folk et goth punk, entre
Death In June et Sisters Of Mercy, en proposant une zik minimaliste carrément
chouettos, parfois même sérieusement tubesque. De quoi rester scotché à la
platine, à regarder le plafond tourner.
Second album de Population 1280, il fait suite à l'excellent The Horror qui avait placé la barre assez haut. J’ai pu lire
des comparaisons fondées avec les Swans ou Drunkdriver. Musique hermétique donc,
parcourue d’éclairs plus mélodiques. Protomartyr-toi de là ou danse à genoux.
Pleasure
Leftists - Pleasure Leftists
Cette cassette compile le mini-album éponyme de 2011, trois
titres du EP de 2013 ainsi qu’une reprise du 100 Years de Cure. Je suis scotché
par la voix de Haley Morris. Il y a un morceau en particulier qui dépasse tous
les autres, Elephant Man est également paru en single. Depuis, les canadiens
ont sorti un album tout à fait gouleyant. J’espère qu’ils ne s’arrêteront pas
en si bon chemin.
Night Sins –
To London Or The Lake
Sous des faux airs de Killing Joke de l’époque Night Time,
Night Sins envoient des albums cohérents et entrainants, jamais véritablement killer
à mon goût, mais suffisamment riches pour susciter l’enthousiasme d’un corbeau. On parlera d'ailleurs bientôt de leur nouvel album.
Lakes -
Blood Of The Grove
Nous touchons là le graal de l’année 2013. Disponible gratuitement sur le bandcamp du groupe, c'est peut-être le disque le plus réussi de Lakes, cette aventure néofolk australienne
redéfinissant le terme « puissant ». Le choix du morceau à présenter
ici est cornélien, comme pour tous les albums magistraux. Je m’en irai quérir
un air nommé The Longest Reign.
Une petite merveille de l’underground porte comme un parfum
de Dinosaur Jr des années 2010. Le groupe n’a malheureusement rien produit
depuis, ou presque, mais je ne désespère pas d’entendre une suite.
Une autre petite merveille de l’underground porte comme un
parfum de Wipers des années 2010. Le groupe n’a malheureusement rien produit
depuis, ou presque, mais je ne désespère pas d’entendre une suite.
Un des groupes post-punk les plus prometteurs des dernières
années venait de Lyon. La cassette sonne comme une vraie démonstration qui n’a
malheureusement pas abouti à l’album espéré. Restent donc ces titres qui se
suffisent à eux-mêmes, au top de mes favoris de l’année 2013.
Chant du cygne du duo de Portland, Cold White offre cinq
compositions et une reprise des Sisters Of Mercy, Valentine. Cet EP porte bien
son nom, on nage en pleine cold wave, tragique et mystique. Toute leur
discographie est trouvable sur leur bandcamp. Une bonne okaz de profiter de cet excellent groupe paru sur le non moins excellent
label parisien Desire recs.
Hooded Fang – Gravez
Une fois dépassée la mauvaise première impression visuelle,
cet album ravira celles et ceux qui se fournissent en came chez In The Red,
Hozac et autres Burger Recs : des hits inspirés du surf rock 60's et de la new wave des B 52's pleuvent tout au long du disque.
L'album d'Hausu me fait le même effet que le Crumbling The
Antiseptic Beauty de Felt. Le premier point commun entre les deux groupes,
c'est la maîtrise du gratouillage. De la belle virtuosité qui donne envie de
faire du air guitar avec les doigts.
Si comme moi tu es grand fan de Durutti Column et des
musiques avec une cinématique puissante, les deux cassettes de Blue Krishna
méritent ton attention. Side-project conduit par Alex Jarson de Body Of Light,
l’EBM est délaissée au profit d’un mélange subtil néofolk et synth-pop. Youth
In Chains était sa première démo, coup de maître.
Mini-album exceptionnel, au firmament des productions new wave
post-punk de 2013, The Flashing ne contient que des hits. Tu sais sans doute que
Blessure Grave et Soft Kill partagent le même compositeur / chanteur. On
navigue dans les mêmes eaux troublées, cold wave intense et pénétrante.
On a déjà parlé de Anasazi dans P&C, comparé leur son à
celui de Bauhaus et de Siouxsie. Cette cassette faisait suite aux deux excellents
EP et à une première démo. Je la trouve inégale, mais les meilleurs morceaux
sont vraiment réussis.